Le mariage est une union officielle, régie par des règles et par la tradition, dans le but de s’unir à vie en formant un couple. À Madagascar, les célébrations sont similaires, cependant des spécificités sont constatées chez les différents groupes ethniques du pays.
Pour les Sakalava, le rituel du mariage, comme tous les autres rites systématiques, occupe une valeur primordiale dans la communauté. Les concernés se séparent de leurs parents et quittent leurs amis et leurs proches, pour construire un nouveau foyer et vivre une nouvelle vie. Des étapes et des rites sont effectués pour fortifier les liens entre les deux jeunes futurs mariés.
Ainsi, prières et sacrifices, danses et chants, discours et grands festins, autant d’activités festives sont réalisées dans le cadre d’un mariage sakalava pour sublimer l’amour de deux partenaires et leur confèrer officiellement un nouveau statut, celui d’adultes.
Depuis la création du Royaume Sakalava, dans la partie sud-ouest de la Grande île, vers le XVIIe siècle, le contrat du mariage n’était pas consigné à l’écrit mais il était discuté verbalement par les parents des deux parties. La jeune mariée est tenue de rester fidèle pendant une année pour avoir définitivement droit à sa dot. D’ailleurs, la dot est plus élevée si la prétendue est encore vierge. En outre, les critères de choix pour les Sakalava sont au moins de trois ordres : juridique, qui tient compte de la classe d’appartenance et du lien de parenté. Le critère esthétique, comme le nom l’indique, se réfère à la beauté du futur partenaire conjugal. Le critère physique, qui est proche de l’esthétique, tient compte des aspects extérieurs notamment la constitution, la couleur de la peau, la taille de la poitrine ou encore le degré de crêpage des cheveux. Enfin, le critère axiologique qui prend en compte, non seulement la morale et la bonne conduite du futur partenaire, mais aussi la notoriété de sa famille. Bref, pour les Sakalava, la célébration et la contraction du mariage constituent une véritable alliance scellée entre deux groupes claniques. Cependant, être un homme ou une femme véritable dans la mentalité sakalava, c’est avant tout de pouvoir procréer.
Recueillis par Iss Heridiny