Le retour du délestage, ce n’est pas seulement des pertes économiques et un manque à gagner pour les commerçants. C’est aussi la menace d’une insécurité grandissante, notamment lorsque la nuit tombe et que la ville sombre dans le noir complet.
4 heures de délestage par jour, et ce en pleine consommation puisque cela survient dans la journée et en début de soirée, c’est une mesure anti-économique pour un pays. « Chez nous, non seulement le courant est coupé durant plusieurs heures par jour, mais l’eau également » rapporte une habitante du quartier de Mahazo. Elle n’est pas la seule. Pour les particuliers, cela peut abîmer les matériels électroniques à la maison. Pour les petits commerçants, c’est une perte assurée puisque leurs recettes sont journalières, et la coupure de courant entraîne soit une baisse de la production, soit carrément le désert parce que les clients préfèrent rester chez eux. Au-delà de l’aspect purement pratique de la vie quotidienne, le délestage est aussi une menace à la sécurité des habitants, déjà très précaire.
Insécurité. Si rentrer tard est déjà dangereux en soi, il l’est encore plus ces derniers temps, puisque les rues sont sombres. Et ce n’est pas seulement parce que les ampoules ont été brisées, mais surtout parce que le délestage plonge la ville dans le noir. Et les voleurs à la tire en profitent. Marcher dans les ruelles, voire en pleine rue, même dans son propre quartier, devient risqué. Et ce n’est pas tout, puisque le soir tombé, les bandits s’attaquent aux maisons. Même celles protégées par des alarmes sont exposées car avec la panne de courant, les installations électriques ne fonctionnent pas.
Le président de la République Hery Rajaonarimampianina a promis de prendre en main ce problème de délestage dans la ville d’Antananarivo. Mais rien n’a changé. Les habitants continuent de vivre dans le noir et dans la crainte de ce qui peut arriver, la sécurité n’étant déjà pas assurée pour les citoyens. En attendant, on essaie de faire sa vie à la lueur d’une bougie.
Anjara Rasoanaivo
