
Face à un déficit écologique auquel fait face la planète, Madagascar figure parmi les endroits-clés dans la lutte pour la préservation de la biodiversité.
Les populations d’espèces ont diminué de 52% dans le monde depuis 1970. Une situation mondialement préoccupante qui s’illustre également à Madagascar où les espèces de vertébrés sont en diminution. La population de ces espèces, entre autres, indique l’état de santé de la biodiversité, celle-ci faisant partie de leur habitat naturel. « Les principales causes du déclin des espèces de vertébrés sont la perte et la dégradation des habitats et l’exploitation à travers la chasse et la pêche, et constituent des principaux problèmes environnementaux auxquels Madagascar doit faire face », déclare Anitry Ny Aina Ratsifandrihamanana, Directeur Pays du WWF Madagascar (Fonds Mondial pour la Nature), à l’occasion de la publication du Rapport Planète Vivante 2014 du WWF.
Bois de rose. Bien qu’en dessous de la biocapacité (*) moyenne mondiale, Madagascar n’est ainsi pas épargné par les problématiques liées au déclin inquiétant de la biodiversité mondiale. A l’heure où le Plan National de Développement fixe les grandes orientations du pays pour les années et décennies à venir en termes de développement, l’évolution, positive ou négative de la situation environnementale de la Grande île dépend inévitablement des choix à faire ou déjà faits, en prenant compte – ou non – de la préservation des ressources naturelles. « C’est le moment de mettre en place les fondements d’un développement national réellement durable. Les choix que nous faisons maintenant vont déterminer les opportunités et les options de développement des générations futures. Une première étape importante est de sauvegarder les acquis obtenus dans le cadre de l’établissement de plus de 6 millions d’hectares de zones protégées. Ces aires protégées peuvent constituer l’ossature de la biodiversité pour le pays, mais en dépit de leur désignation, elles restent menacées. Nous devons renforcer la protection et la gestion de ces aires protégées afin de s’assurer qu’elles ne se dégradent pas… », a, pour sa part, déclaré le directeur de la conservation de WWF, Gérard Rambeloarisoa.
Une Terre et demie ! La planète, quant à elle, est en situation de dépassement écologique. L’humanité atteint chaque année un niveau de consommation de ressources renouvelables au-dessus de ce que la nature peut régénérer. Selon le rapport Planète Vivante 2014 du WWF, il faudrait une planète et demie pour satisfaire les besoins. Un déficit qui amène à puiser davantage dans les réserves des ressources naturelles.
Hanitra R.
(*) La biocapacité représente la surface biologiquement productive et sa capacité, non seulement à offrir des ressources renouvelables mais également à absorber les déchets issus des activités de consommation de ces ressources. La biocapacité de Madagascar est de 0,6 hag (hectare global).