La fracture numérique reste prépondérante à Madagascar. Seulement 65% du territoire national est couvert par le réseau 3G, contre un faible taux de 29% pour la 4G. Les régions Melaky et Androy sont les moins desservies par les fournisseurs d’accès Internet.
L’utilisation de smartphones et les offres spéciales pour se connecter à Facebook favorisent considérablement l’accès à Internet. Depuis novembre 2021, l’audience de ce réseau social à Madagascar a dépassé le seuil des 3 millions. Mais dans l’ensemble, si l’on se réfère aux infrastructures en place, Internet est plus accessible que les services d’approvisionnement d’eau et d’électricité de la Jirama. Selon les données diffusées par l’ARTEC (Autorité de régulation des technologies de communication), 78% de la population malgache est couverte par le réseau 3G, si celui est disponible sur 65% du territoire. Dans la région Analamanga, le taux de couverture géographique de ce réseau atteint les 95%. Dans la classification, elle est suivie par les régions Itasy et SAVA qui ont chacune un taux de 92%, de la région Diana avec 91%, de Boeny et de Vakinankaratra à 80%, puis des zones centre et Est du pays. Dans le Sud, la couverture géographique du 3G reste moindre, avec un taux de 29% pour Melaky, 31% pour Androy et 36% pour Anosy. Si l’on se réfère au nombre de population couverte par le réseau 3G, les indicateurs sont meilleurs, avec un taux de 98% pour Analamanga, 95% pour SAVA et Itasy, 94% pour Diana, 91% pour Boeny et 86% pour Vakinankaratra. Les populations des régions Melaky, Vatovavy, Androy et Anosy sont les moins couvertes, avec des taux respectivement à 40%, 41%, 46% et 52%.
À la traîne. Si l’on se réfère au réseau 4G, qui est le plus utilisé dans le monde professionnel, les indicateurs pour Madagascar restent faibles, par rapport à ceux des autres pays d’Afrique. En effet, certains pays performants comme le Rwanda atteignent un taux de couverture 4G de 95%, ou encore l’Afrique du Sud qui est à 80%. D’autres pays moins performants n’ont qu’un faible taux de couverture, à l’exemple du Nigéria à 13% ou encore du Cameroun à 40%. Madagascar n’est pas loin de ces pays moins performants, car le taux de couverture géographique du 4G dans la Grande île est encore à une moyenne de 29%. Ce taux varie d’une région à une autre, avec celles qui ont les meilleurs taux comme Analamanga à 74%, Diana à 65%, Ihorombe à 55% et SAVA à 48%. Les régions les moins couvertes par la 4G sont celles de Melaky avec un taux de couverture de 5%, Androy avec 7% et Atsimo Atsinanana avec 8%. Par contre, ces taux s’améliorent si l’on considère le nombre de population couverte par la 4G. L’ARTEC a affiché, toujours pour l’année 2021, un taux de couverture démographique 4G de 46% au niveau national. La région Analamanga sort du lot avec un taux de couverture de 90%, suivie de Diana à 79% et Ihorombe à 66%. Dix régions ont des taux de couverture démographique 4G de moins de 30%, parmi lesquelles se trouvent Melaky où seulement 11% de la population sont couverts par le réseau 4G, Atsimo Andrefana avec un taux de 15% ou encore Androy avec 18%. Bref, de nombreux efforts restent à faire pour réduire la fracture numérique, car parmi ces populations couvertes par les réseaux 3G et 4G, très peu ont le pouvoir d’achat, les équipements et le savoir-faire nécessaires pour utiliser cet accès, notamment pour des motifs productifs et professionnels.
Antsa R.