Au rang des précurseurs, Da Hopp annonce un deuxième album « Madafaka », des promesses envoûtantes et incisives. Toujours dans cet esprit de braver tout système bancal mené par cette envie d’espoir permanente.
Rien qu’avec les morceaux « Mpanova azy », lexique typiquement « Da Hoppien » de la titraille, et « Lalakombana ». « Madafaka », futur album du groupe Da Hopp, annoncé samedi sous les végétaux du jardin Libertalia Music Ivandry, reprend l’armature accolée à ce précurseur du hip hop malgache.
Il y a eu déjà l’album « Fanantenana » en 2003, vestige de la génération dorée du rap malgache. Un produit organique qui a su élever ce genre au dessus de la caricature de la crise d’adolescence, pour atteindre une maturité pleinement artistique.
Sampling des sonorités terroirs, apport instrumental de musique vivante, rythmique quatre temps à la ligne de basse possédée… Tout cela se retrouve encore avec « Madafaka », un jeu du génie Rakotozafy au « marovany » par exemple.
Alors là, le lexique de l’œnologie est le plus approprié pour situer déjà l’opus. Ample, chatoyant, liquoreux, vigoureux. Autant éviter de jouer les devins rien que sur deux extraits, « Da hopp » stylisation phonétique anglaise de l’espoir, sous-tend toujours de belles promesses.
Sur « Mpanova azy » et « Lalakombana », le simple auditeur ressent tout le poids artistique de l’expérience. Et la connaissance presque ascétique du rap chez Tax, Jento, Ben J et de feu Blaz, présent dans toutes les chansons de « Madafaka ». Sheo, l’autre membre fondateur étant à l’étranger.
« Cet album aurait dû sortir en 2006, à cause d’un kakato », l’échéance n’a pas pu être respectée, selon Tax, un ton amusé. Samedi, l’annonce de ce futur disque a été accompagnée par celle d’une collaboration avec Invenco, société évènementielle plutôt habituée au rock et à la variété.
Une démonstration de cette aventure commune a été effectuée devant un parterre d’invités triés sur le volet de l’amitié et de la collaboration fructueuse. « Il y a une différence entre rapper avec un Dj et rapper avec des musiciens, c’est plus vivant. », reconnaît Ben J.
En effet, pour cette nouvelle collaboration, une basse, une guitare et une batterie renforcent les platines de Dj Yatang. Le pari est tenu, le deuxième semestre de 2022 s’annonce actif. Ces quadras révolus, pères et salariés ont donc l’obligation de travailler l’endurance respiratoire.
Un album prévu au plus tard en décembre, il faut croiser les doigts. Et des nouvelles chansons, comme « Ozizy Dada », jouées aux instruments, sous les auspices d’Invenco. Sans oublier l’année prochaine, l’espoir fait musique.
Maminirina Rado
