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dimanche, décembre 22, 2024
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Militants culturels : Les figures de proue de DIANA

La pointe de la Grande-ile, la région où les cultures s’entremêlent bien qu’elle soit enclavée. Dès lors, une forte identité s’est formée au fil du temps, forgeant des personnages atypiques. Littéraires engagés, chroniqueurs, conteurs, artistes à multiples visages, poètes 2.0, ils ont tous un point commun, rehausser leur culture. Voici les cinq élites culturelles de la région septentrionale.

Jaomanoro David, le féru de lettres

Littéraire très avisé, ce personnage raconte les faits sociaux dans ses œuvres. La langue française était pour lui un instrument efficace pour s’exprimer. De Dzaoudzi à Moroni en passant par Antananarivo, cet enseignant chercheur incarnait l’Indianocéanie. Ce n’est pas étonnant si une salle de l’immeuble de la bibliothèque nationale porte son nom. Il a fait ses preuves, Jaomanoro est gravé dans la mémoire des érudits et des passionnés de littérature.

Cassam Ali, le patriarche

 Ce grand monsieur a traversé les périodes ! Innombrables sont les universitaires qui lui ont rendu visite de son vivant, car il était une bibliothèque ambulante, un monument. Un tel personnage mérite une rue à son nom. « Il était surtout un père pour nous. L’héritage idéologique, il l’avait partagé avec la population », témoigne sa fille Aïcha Cassam. « Cassam Ali est le symbole de la culture antakarana. Témoin oculaire de l’histoire contemporaine antakarana, il a su laisser un héritage à la nouvelle génération, chroniqueur que la région n’a jamais reconnu », se souvient son petit-fils Noël Abiba avec le cœur plein de chagrin.

Jaoravoana Paul alias Paul Congo, le conteur

Sa voix rauque a gagné l’oreille de la génération 80-90. Ses contes sakalava-antakarana éveillent l’esprit de la jeunesse diégolaise. Conserver la tradition est son ultime objectif. Tellement visionnaire, il est, selon ses adeptes, l’oracle contemporain. Une qualification attribuée à un homme barbu qui a consacré sa vie entière à la coutume malgache. « C’est un homme qui enseigne à sa manière la sagesse ancestrale », a certifié Edouard Masy, un fidèle auditeur.

Cerveau Kotoson réunit à lui seul quatre arts

Oui, jusqu’ici il fournit des efforts pour que la génération actuelle ne tombe pas dans une folie identitaire. Ce journaliste-danseur-photographe-écrivain a la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Il est inébranlable. Son franc-parler dérange les uns, la vérité qui sort de sa plume perturbent les autres. « S’investir dans la culture c’est s’investir dans l’avenir. Parler le seul langage universel, le langage émotionnel… la haine, la colère, la tristesse, la joie, la peur… mais surtout l ‘Amour, car un regard d’amour peut changer une vie. J’apprends tous les jours, pour mieux partager… Rester authentique au risque d’être mal aimé, mais en phase avec ce qui est humain… écrire pour exister, danser la vie, immortaliser les moments pour en faire des souvenirs ou des leçons d’avenir. Aider par l’enseignement, soulager par le rire. Travailler par nécessité faute de pouvoir vivre de l’art, cette passion mal valorisée . Mais persévérer… toujours… aller plus haut, plus loin… tomber pour se relever. Cinq livres sont peu mais les mots ont des grands pouvoirs et mes plus de deux cent contes et nouvelles non édités verront le jour, ce sera déjà ça. Laisser à la postérité ce qui nous a été transmis… notre culture, notre identité », explique l’artiste.

Momo Jaomanonga, le poète écrivain du moment

Un jeune qui n’est plus à présenter. Écrivain-poète, le jeune homme est également un gostwritter hors pair. Ses rimes raffinées froncent les sourcils de certains. Il n’atteint même pas la trentenaire, un faralahy (Benjamin) qui s’apprête à devenir fanorolahy, le guerrier avec une plume aiguisée. Il a publié des livres intéressants. Taratasin’i zaman’i Jao évoquant la misère de son pays. Homme de terrain, c’est au bord du fleuve Sambirano qu’il puise son inspiration. Actuellement, le jeune homme effectue des recherches sur le parler du Nord. Certes, Jaomanonga a gravi la montagne pour en arriver là, mais le travail n’est guère achevé.

Iss Heridiny

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