Des éléments des forces de l’ordre ont quadrillé l’enceinte du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, hier, afin d’empêcher les membres du Syndicat du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’effectuer leur assemblée générale.
Le torchon brûle entre le personnel et les dirigeants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. En effet, après le sit-in organisé par Syndpers ou Syndicat du personnel de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’ultimatum de 72 heures donné aux responsables, les agents de ce ministère sont revenus à la charge en voulant tenir une assemblée générale dans l’enceinte de leur département ministériel. « Nous avons voulu nous entretenir avec la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avant notre assemblée générale prévue dans l’enceinte du ministère, hier. Nous avons été étonnés de voir les éléments des forces de l’ordre nous barrer la route, car nous sommes venus pour discuter et échanger », nous confie Tsiavonamana Tantelison, président du Syndpers. Pour faire face au blocus, les syndicalistes ont dû chercher un autre endroit pour mener leur assemblée générale. Il a ainsi été décidé de lancer un préavis de grève de 48 heures à l’endroit des responsables auprès du ministère de tutelle. « Nous avons décidé qu’après ce préavis de 48 heures, nous allons entamer une grève générale », a noté Michel Fanomezantsoa, vice-président du Syndipers. Ce dernier de faire également savoir que les agents du ministère subissent des pressions de la part de l’équipe dirigeante. « Il y en a qui n’ont pas pu assister à l’assemblée générale parce qu’on leur avait contraint de rester dans leur bureau », nous confie Michel Fanomezantsoa.
Malhonnête. L’entretien avec ces leaders syndicaux nous a également permis de savoir que leur assemblée générale était pour eux l’opportunité de « répondre aux accusations de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Devant la presse, la ministre a fait savoir que notre syndicat n’est pas légal et qu’elle n’a jamais entendu parler de nous. Nous avons un récépissé garantissant notre existence légale et administrative. Ce que la ministre semble oublier c’est que le 12 septembre dernier, son Secrétaire général a demandé l’annulation de notre récépissé via une note ministérielle. Si nous sommes illégaux comme elle le dit, pourquoi vouloir annuler ce récépissé ? Donc, nous existons sinon, ils n’auraient pas voulu annuler notre existence », a expliqué Tsiavonamana Tantelison. Ce dernier enchaîne ensuite en répondant aux propos de la ministre selon lesquels la manifestation syndicale n’avait pas eu l’aval des responsables. « La loi 2003-011 est claire, les syndicats ne sont pas tenus de demander l’autorisation des responsables pour initier une manifestation syndicale. Il faut juste qu’il en informe les responsables », précise le président du Syndipers. « Ce que le ministère a fait, c’est qu’il n’a pas donné un accusé de réception attestant le dépôt de l’avis », déplore-t-il. Par ailleurs, ces manifestations ont valu à la tête du Syndipers, président et vice-président, des convocations auprès de la gendarmerie nationale. « Nous avons été convoqués aujourd’hui (hier) vers 14 heures avec comme motif manifestation syndicale non autorisée. Ce que ces gens-là semblent oublier c’est que le personnel n’est pas prêt d’abandonner la lutte », rajoute avec confiance le président du Syndipers. Et lui de conclure « si aucun terrain d’entente n’est trouvé, la suite logique sera une grève illimitée ». Avec les diverses manifestations syndicales et estudiantines observées ces derniers temps, l’équipe dirigeante du Mesupres risque gros en ces périodes d’évaluation du gouvernement.
José Belalahy