La date du 14 octobre alimente les conversations. Au sein de la classe politique, on parle d’une convention qui sera signée ce jour- là. Tout reste un peu vague et imprécis comme si personne au fond ne sait vraiment ce qui se passera. Mais le mot « convention » qui l’accompagne rappelle dans les esprits, celle de 90 signée par les forces politiques de la nation au Panorama. L’usage du mot «convention » qui circule actuellement dans les rumeurs viserait-elle la même chose. On ne sait. Toujours est-il que les spéculations vont bon train. La convention n’est pas innocente. Pour les uns, c’est sûrement pour préparer un changement de gouvernement. Pour d’autres, c’est encore une nouvelle Feuille de route qui suit celle de septembre 2010 dont certains articles n’ont pas été appliqués. Chacun y va de son interprétation. Les rumeurs s’amplifient autour du 14 octobre.
Aspiration à la cohésion
Mais pourquoi cette date est-elle importante ? Son entrée dans le calendrier des jours fériés vient des dirigeants de la transition. Elle y figurait déjà à l’époque du président Philibert Tsiranana. Mais la date est devenue un jour comme un autre, c’est-à-dire non férié, avec le président Didier Ratsiraka qui a choisi de célébrer le 30 décembre, victoire de la révolution. S’il faut le rappeler, le 14 octobre est une date historique pour la nation malgache. En effet, le 14 octobre 1958, la République de Madagascar est proclamée à l’Amphithéâtre du Lycée Gallieni à Andohalo après le Congrès des assemblées provinciales. Depuis cette date jusqu’à présent, Madagascar est devenu un Etat républicain. Par définition, la République est un système politique non héréditaire, contrairement à la monarchie. C’est un régime politique fondé sur la souveraineté du peuple, celle s’exprimant essentiellement par le vote. Beaucoup veulent marquer à leur manière cet anniversaire. D’autres, comme la société civile, conçoivent une charte pour montrer qu’elle est l’héritière des valeurs citoyennes de la république. Mais quoi qu’il en soit, le phénomène qui se répand en ce moment est celui des appels à la cohésion, au rassemblement, à l’unité nationale des malgaches. L’aspiration à la réconciliation nationale semble très forte après la longue période de transition qui a apporté beaucoup de souffrances. Le message des veilles du 14 octobre est clair et sans ambiguïté, la recherche de la solidarité et de la paix sociale. La majorité de la population ne semble plus vouloir se complaire dans cet état végétatif de pauvreté dans un monde qui progresse à la vitesse grand V. Elle réalise que le moment n’est plus aux querelles politiques qui détruisent le pays mais à la cohésion qui rend un pays fort et productif. La date du 14 octobre peut très bien marquer ce sentiment d’aspiration à l’unité, à l’occasion du 56e anniversaire de la République.
Zo Rakotoseheno