Dans quelques jours, les travaux pour la pose d’une pelouse synthétique à Alarobia vont commencer au grand dam des athlètes qui ne savent plus sur quel pied danser.
C’est maintenant confirmé que la pelouse du stade d’Alarobia va être refaite mais en synthétique ! Ainsi en ont décidé les barons de la Présidence qui semblent avoir fait fi des conséquences désastreuses que cela pourrait avoir sur l’athlétisme malgache dans son ensemble et à un moment crucial qui plus est, puisque les préparations pour les Jeux des Iles battent leur plein.
Orphelin. La décision semble être irrévocable, puisque des experts de la FIFA sont déjà dans nos murs pour finaliser ce projet qui déshabille Pierre pour habiller Paul.
C’est incontestable que le football qui accueille la CAN 2017 en 2017 a besoin d’un second terrain à Tana mais cela devait-il se faire au détriment de l’athlétisme devenu du coup orphelin sinon plus, car s’il a déjà du mal à redorer son blason, cette discipline pourtant pourvoyeuse de médailles dans les rencontres régionales, n’est plus ce qu’elle était dans les années 90 avec des sportifs de renom tels Toussaint Rabenala, Lalao Ravaonirina et même Rosa Rakotozafy dont on a aujourd’hui du mal à comprendre, puisqu’elle se trouve de l’autre côté plus précisément au poste de Directrice du sport fédéral et ce après avoir été SG de la FMA. Autant le dire qu’elle se trouve aux premières loges si elle avait voulu défendre « sa » discipline.
Priver aujourd’hui l’athlétisme d’un stade ressemble plutôt à une mise à mort certaine car sans ces infrastructures, il lui sera difficile de relever la tête.
Devant le tollé presque général lié à ce choix, la Présidence, par le truchement d’un tiers, fait savoir que des travaux pour transformer la piste de Mahamasina en tartan, seront à l’étude. Mais il ne s’agit pas tout simplement de la piste mais également des différents sautoirs devant servir à la longueur et au triple saut, la piste pour le saut en hauteur et celui plus compliqué pour la perche et même le bassin d’eau pour les épreuves du steeple sans parler du logement des athlètes.
Bourde. Bref, il a beaucoup trop à faire pour qu’on s’amuse à déloger l’athlétisme d’Alarobia fût-ce pour la bonne cause. En tout cas, on a bien peur qu’on ne s’achemine vers un suicide collectif.
A moins bien sûr de refaire le chemin inverse et commencer par transformer Mahamasina en stade d’athlétisme et répondant aux exigences de la Fédération Internationale.
En clair, cela va encore coûter plus cher que de trouver un endroit pour construire un autre terrain de football en synthétique. Mais de cela, les décideurs ne semblent pas avoir pris en compte en s’entêtant pour un autre gâchis du même genre que cette bourde qu’on avait faite lors des Jeux de la Francophonie où l’on a détruit à Ampefiloha, la piscine de 25 m qui pouvait pourtant servir de bassin d’échauffement, pour y mettre à la même place un bassin de 50 m, comme si on avait des problèmes pour trouver du terrain.
Avec des dirigeants qui ont d’autres chats à fouetter sinon d’autres foyers de tension à résoudre, on a bien peur que l’athlétisme ne passe au second plan et que l’idée de transformer Mahamasina en stade d’athlétisme ne sera qu’un effet d’annonce. Une de plus. Comme toutes les autres…
Clément RABARY