Le test grandeur nature de l’utilisation de l’huile lourde de Tsimiroro par les unités industrielles du Vakinankaratra est plutôt concluant. À un peu moins d’un mois du lancement de la commercialisation de ce type de carburants, les utilisateurs sont satisfaits en enregistrant notamment un gain de 10%.
Qualité supérieure
Ce sont essentiellement les industriels opérant dans le textile, l’agroalimentaire, et la cimenterie qui utilisent actuellement l’huile lourde produite par Madagascar Oil SA (MOSA), dont la qualité supérieure est reconnue, en raison notamment de son faible taux de soufre de seulement 3%. « Cette grande qualité de l’huile lourde de Tsimiroro a le mérite de réduire considérablement les coûts de maintenance et d’entretien », reconnaissent les industriels utilisateurs qui enregistrent, par ailleurs, une économie d’au moins 10% en utilisant l’huile lourde de Tsimiroro que les autres sources d’énergie classique utilisées auparavant. On rappelle d’ailleurs, sur ce point, qu’en 2016 quand la station thermique de Mandroseza avait testé l’huile lourde de Tsimiroro, la Jirama a pu réaliser d’importants gains.
Reprise de la production
Ce succès attendu motive en tout cas les dirigeants de Madagascar Oil qui ont décidé de renforcer les logistiques de transport et de stockage. On rappelle en effet que MOSA avait récemment importé des camions tout-terrains et des citernes de stockage des produits. Et pour prévenir la saison de pluie qui s’annonce et dont les impacts seront considérables pour les pistes d’acheminement, MOSA prévoit de doter ses clients de réservoirs de stockage pour se prémunir des risques de rupture d’approvisionnement. Bref, la stratégie « vente locale » adoptée par Madagascar Oil se passe plutôt bien. Cette dernière se projette déjà sur l’avenir et annonce la reprise de la production dès le début d’année prochaine. Le temps, indique-t-on d’écouler localement le stock actuel de 20.000 m3. À moyen terme, l’objectif pour MOSA est de produire 9.000 m3 par mois avant de passer à 30.000 m3 sur les 30 mois à venir.
Futur pilier
Une perspective prometteuse qui va mener progressivement Madagascar Oil vers un statut d’exportateur. Avec ce que cela suppose d’apports en termes de développement économique. Les observateurs n’hésitent pas à qualifier l’exploitation de l’huile lourde de Tsimiroro comme futur pilier de la stratégie énergétique de Madagascar, surtout en ce moment où la fluctuation des cours mondiaux du brut fait des siennes. Mais le mauvais état de la RN1 bis constitue encore et toujours un facteur de blocage pour l’huile lourde de Tsimiroro qui, comme son nom l’indique, n’entend pas rester au…sommeil.
R.Edmond