Loin d’être un cliché, les personnes éprises de préservation de l’environnement sont souvent des défenseurs du « made in Madagascar », ici pris dans toute son intégralité. C’est le cas de Narindra Razafimalala, employée dans un organisme qui œuvre pour la protection et la sauvegarde de l’environnement.
Elle est de ces femmes tananariviennes aux multiples casquettes, il le faut pour garder toute son indépendance. Mère de deux enfants, elle a repris les rênes de sa mère qui gérait « une entreprise de sous-traitance pour une grande entreprise d’exportation de raphia ».
Sa génitrice est tombée malade. Narindra Razafimalala a dû peser le pour et le contre pendant une année pour reprendre l’affaire. Titulaire d’un master en gestion des risques et catastrophes, elle a encore pourtant plusieurs années devant elle pour réaliser ses propres projets.
Mais voir l’édifice érigé par sa mère tomber petit à petit dans l’oubli était un aveu de défection pour elle. Avec trois artisans, elle commence alors à dessiner des modèles. Elle n’a pas cherché loin, « notre matière première est logiquement le raphia ».
Une matière ayant la particularité de s’adapter à toutes les formes et les idées. « Je m’inspire de mon quotidien, dans le bus, dans les réunions, dans la rue, les modèles que des femmes portent… », souligne–t–elle. Elle lance alors sa marque « wana io ».
Le tout est de savoir combiner une esthétique locale avec ce qui se fait ailleurs, au-delà des mers. Et d’ajouter, « de cette manière, nous pouvons toujours proposer des modèles uniques ». En ces temps durs, elle s’accorde.
« Avant, j’arrivai à me payer un sac à main à cent mille ariary. Ce qui m’a fait penser pourquoi ne pas pouvoir donner l’occasion à toutes les femmes de porter un produit de haute facture, mais à prix raisonnable ?», conclut–elle.
Maminirina Rado