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vendredi, mars 14, 2025
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Décès : Dedesse passe le micro à gauche

Dedesse, une grosse pointure.

C’est un monument qui s’est écroulé. L’interprète de Tsaiky be araiky n’est plus. Son «ropilany» l’a emmené loin comme il l’a souhaité dans sa chanson. «Emporte moi, emporte moi pour que je sois un bienheureux». Il a laissé non seulement ses œuvres mais aussi un héritage à la jeune génération. Ses tubes ont rempli les pistes de danse, et deviennent des hymnes de la souveraineté nationale en l’occurrence Ny aty.

Dedesse, le pilier de la scène musicale malgache s’est effondré. C’est toute une nation qui est en deuil. Le parolier d’Anivorano, Ernest Bezara, a rendu l’âme hier, dimanche 6 novembre à 5 heures du matin, à l’hôpital Samaritain Antsiranana. L’artiste a d’abord été connu pour sa voix exceptionnelle, ensuite ses paroles aiguës et conscientisantes, puisqu’il était un militant culturel, un redoutable personnage.

Né le 25 juillet 1951 à Anivorano-Avaratra, une commune rurale à 75 km de la ville de Diégo-Suarez, il a commencé sa carrière en 1972 en gagnant un concours de chant national avec son titre Jenny. « Durant toutes ces années, son talent de chanteur et surtout de compositeur marque la mémoire collective des Malgaches. Ses chansons sont toujours inspirantes pour toutes les générations. Et sa carrière fut jonchée de tubes à n’en plus finir. Il était le fer de lance des artistes de la maison de disques Discomad appartenant à la famille de Jean-François de Commarmond et moi j’ ai signé chez Kaïamba, la maison de disques d’Étienne Ratsiraka. Mais, on a déjà chanté ensemble sur un de ses disques 45 tours. Un duo intitulé Zagnahary tsy aroe. Car il était très croyant », témoigne Michael Siatothro, son « frère de son ».

De gauche à droite, Dedesse avec sa guitare et son ami Michael.

Artiste engagé

Samia mamisavisa est une œuvre où il parle de la géopolitique mondiale et surtout de la situation de la Grande-Ile au début des années 1990. Dans Ny aty, il met en avant son nationalisme. « Nous voulons être au sommet, il faut que nous grimpions », a-t-il écrit. En outre, c’est l’un des artistes du Nord qui prononce correctement le parler du Nord. D’ailleurs, c’était un homme fort attaché à sa culture.

Toujours au chevet des artistes en herbe, en leur donnant des conseils, le parolier d’Anivorano a donné de l’espoir aux visages tristes et encouragé les braves… Il était toujours là, en tant que parrain des artistes, et encadrait la jeune génération. Sa chanson Malakilaky incite, bien entendu, les jeunes à prendre le relais. « Dépêchez-vous, remplacez-nous. Si on vous quitte, vous ne saurez quoi faire. Comme un vieil arbre frappé par la foudre, on a fait notre temps… On a fait ce qu’il fallait faire », chantonnait-il dans son couplet. Qui ne connaît pas Dedesse, cette voix active de la Nation ? Il n’a jamais gardé le silence. Il a la grandeur de l’âme dans un geste, l’intelligence dans le regard. Il est le parrain des artistes de la région Septentrionale.

Oui, Dedesse a gravi les étapes pour arriver à la cime de sa carrière. Cet apogée, il l’a connu entre les années 1980 et 1990. Selon la famille, l’artiste sera inhumé dans le tombeau familial à Anivorano-Nord. Ernest Bezara est parti mais les œuvres de Dedesse seront immortelles.

Iss Heridiny

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