Doubler la consommation de poissons par habitant par an en vue de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Tel est l’objectif de la mise en place des Zones d’Émergence Piscicole par le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue dans dix régions de la Grande île, à savoir Analamanga, Itasy, Amoron’i Mania, Matsiatra Ambony, Vatovavy, Menabe, Atsimo Andrefana, Ihorombe, Anosy et SOFIA. Pour l’heure, le taux de consommation est de l’ordre de 4 kg par habitant par an contre environ 11 kg par habitant par an dans les pays africains. « Ces régions ont été sélectionnées pour mettre en place ces Zones d’Émergence Piscicole grâce à leurs fortes potentialités en matière de développement de la pisciculture continentale. Une prévision de production de 27 000 tonnes de poissons est ainsi attendue en vue d’approvisionner le marché local », a expliqué Hantanirina Rasoamananjara, le directeur de l’aquaculture.
134 millions d’alevins
Pour ce faire, le ministère de tutelle prévoit de produire environ 134 millions d’alevins de carpe et de tilapia pour alimenter ces Zones d’Émergence Piscicole. Dans les régions Itasy, Matsiatra Ambony et Atsimo Andrefana, le ministère chargé de la Pêche et de l’Économie bleue envisage de rénover des infrastructures liées au développement de la pisciculture continentale. En revanche, « de nouvelles infrastructures seront installées dans les sept autres régions », a-t-elle poursuivi. Force est de reconnaître que quatre types d’élevage piscicole sont promus à Madagascar. Le premier type d’élevage, très répandu, est l’élevage en étang. La gestion de l’eau constitue une condition sine qua none permettant de développer cette activité porteuse à Madagascar, selon les explications des techniciens. À titre d’illustration, les sols servant à mettre en place l’élevage en étang doivent avoir une structure perméable pour éviter tout risque d’assèchement ou d’inondation. Ensuite, la rizipisciculture est le deuxième type d’élevage facile à pratiquer pour les exploitants des cultures rizicoles irriguées. « Il suffit d’aménager un canal de refuge des poissons qui occupe 5 à 10% de la surface des rizières, pour ce faire », a-t-on indiqué. Par ailleurs, l’élevage piscicole en bassins alimenté par un canal d’irrigation d’eau et l’élevage piscicole en cages constituent les deux autres types d’élevage piscicole. La carpe, le tilapia, le cyprin doré, la truite et l’esturgeon sont les poissons les plus prisés pour la pisciculture aquacole.
Navalona R.