Bien que les accords commerciaux internationaux, tels que l’AGOA et l’Accord de partenariat économique récemment annoncé entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud, soient positifs pour le continent et méritent d’être encouragés, l’accent doit néanmoins être mis sur la conclusion de partenariats commerciaux entre les pays africains eux-mêmes et propres à garantir la fluidité des échanges intra-africains. Telle est la teneur des propos de Charles Brewer, directeur général de DHL Express Afrique Subsaharienne, pour lequel, même si de lents progrès sont constatés, les accords commerciaux existants sont toujours insuffisants pour encourager les échanges intra-africains. Il en résulte une tendance à commercer en tout premier lieu avec des régions extra-africaines, telles que les États-Unis ou la Chine.
Connectivité. « L’Indice de connectivité mondiale (ICM) de DHL a mis en évidence que l’Afrique est le continent le moins connecté en termes de facilité de déplacement des personnes, de commerce, d’information et de finance. Tous les pays africains devraient donc consacrer une partie de leurs efforts au développement de la connectivité sur le continent et à la mise en place de relations commerciales », a expliqué M. Brewer. Lorsque l’on compare les statistiques du commerce infrarégional, les taux prévalant en Afrique sont parmi les plus faibles du monde, avec moins de 20 % de la production régionale restant précisément dans la région. Cela signifie que plus de 80 % de ce qui est produit en Afrique est exporté, principalement vers l’Union européenne, la Chine et les États-Unis. À titre de comparaison, 60 % des échanges européens s’effectuent sur le continent même, tandis que ce taux s’établit à 40 % pour l’Amérique du Nord. Il apparaît clairement que l’un des plus grands défis que la région devra relever pour mettre pleinement en valeur le potentiel commercial qu’elle recèle, réside dans le développement insuffisant de ses infrastructures. Même si ce point, indique M. Brewer, fait l’objet d’une lente amélioration, dans la mesure où plusieurs régions africaines continuent à investir d’importants volumes de capitaux dans le développement des infrastructures.
Recueilli par Antsa R.