Le tribunal de première instance d’Ambatolampy s’est prononcé. La famille du défunt bénéficiera de 40 millions d’ariary de dommages et intérêts.
Justice est rendue pour la famille d’Henri Rakotoarisoa et les défenseurs de l’environnement malgache. En effet, le tribunal de première instance d’Ambatolampy a rendu son verdict, hier. Huit des douze accusés mis sous mandat de dépôt ont été sanctionnés d’une « peine de travaux forcés à perpétuité ». Le tribunal de première instance d’Ambatolampy a également condamné à trois ans de prison ferme pour « non-assistance à personne en danger » deux des accusés. Tandis que les deux autres ont été « acquittés au bénéfice du doute ». Les décisions de justice rendues, hier, acquittent, également, 21 autres personnes qui ont été aux bancs des accusés. « Elles n’ont rien à voir dans cette affaire », affirme une source concordante. L’issue de cette affaire s’annonce comme « une victoire » pour la société civile malgache. Surtout pour l’Alliance Voahary Gasy qui a assigné 2 avocats en assistance à la partie civile qui est la famille du défunt et qui a demandé la condamnation à perpétuité des malfaiteurs.
Modèle. Si le tribunal de première instance d’Ambatolampy a montré l’exemple en rendant justice à ce défenseur de l’environnement, l’injustice judiciaire environnementale est flagrante à Madagascar. Les cas de trafics de ressources effectués par de hauts responsables étatiques, rapportés par les médias locaux et dont les responsables, des proches du pouvoir actuel par exemple, ne semblent pas être inquiétés en sont de parfaites manifestations. Les acteurs de la conservation de l’environnement dénoncent « un laxisme dans l’application de la loi dans le domaine de l’environnement ». « Même si le ministère de l’Environnement et du Développement durable fait des efforts louables et palpables pour conserver ce qui nous reste en ressources, il y a beaucoup de laxisme en matière d’application de la loi dans le domaine de l’environnement. Les saisines se font, les enquêtes sont menées et aboutissent à l’arrestation des prévenus, mais les dossiers relatifs à ces cas sont classés sans suite et n’aboutissent que rarement à de vraies condamnations », a déploré Ndranto Razakamanarina, président du conseil d’administration de l’Alliance Voahary Gasy durant le séminaire de la Société civile malagasy Havoria 2.0. La solution pour en finir une bonne fois pour toutes avec ces impunités et injustices environnementales reposerait sur une justice forte et indépendante qui puisse trancher selon la loi et appliquer des sanctions sévères contre les criminels environnementaux. Le tribunal de première instance d’Ambatolampy a-t-il donné l’exemple ? À suivre. José Belalahy