La Jirama est maintenant prise dans une tourmente qui risque de l’emporter définitivement si le calme ne revient pas très vite. La société nationale est maintenant en train de vaciller sur ses bases après les attaques incessantes contre ses dirigeants, ces derniers jours. La situation plutôt critique dans laquelle elle se trouve actuellement favorise une déstabilisation dont elle pourrait se passer. Mais le climat politico-social dans lequel les Malgaches se trouvent aujourd’hui est propice à l’éclosion de ce genre d’affaires.
Nécessité d’un rapide retour au calme
Le difficile redressement de la Jirama est un boulet dont les responsables de cette société n’arrivent pas à se défaire. Le changement de stratégie et de membres de sa direction a été considéré comme une condition indispensable pour y arriver. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures a décidé de mener une politique de gestion plus rigoureuse et a mis à la tête de la Jirama de nouveaux cadres qui devaient remettre de l’ordre au sein de la société. Les problèmes n’ont pas disparu. Les pannes et les différentes malversations n’ont pas disparu. Les promesses d’amélioration des services au consommateur n’ont pas été tenues. Les délestages qui devaient disparaître ont repris de plus belle. Devant la grogne des usagers, le ministre a décidé de procéder à l’évaluation de certains directeurs de la Jirama. C’est peut-être la raison qui a été considérée par les syndicats comme l’incident de trop. Le malaise a grandi et une véritable révolte a éclaté. Le ministre et son équipe ont subi ces derniers jours une attaque en règle. Aujourd’hui, les syndicats réclament sa démission. Sa position est en ce moment intenable. Le public assiste à ces appels à un limogeage, plutôt éberlué. Tout le monde attend un dénouement de cette situation plutôt ubuesque. C’est une solution radicale qui doit être appliquée pour que la Jirama retrouve le calme nécessaire.
Patrice RABE
