D’un côté, le régime continue de multiplier les inaugurations et les nouvelles promesses. De l’autre, le parti Tiako i Madagasikara se trouve, systématiquement, confronté à des non-autorisations pour l’organisation de sa redynamisation et la célébration de son 20e anniversaire.
Deux poids deux mesures !
Les partis politiques ne se trouvent pas sur le même pied d’égalité car il y a ceux qui sont souvent favorisés au détriment des autres. Et le Tiako i Madagasikara de Marc Ravalomanana en paie le prix fort si l’on en croit leurs explications. Devant ce fait, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) restent impuissantes. En effet, le parti de l’ancien président déplore l’inexistence d’une loi régissant la précampagne, favorisant, certainement, d’après eux, le parti au pouvoir. « La CENI et la HCC n’osent pas interpeller le pouvoir », a ainsi fait savoir hier Rina Randriamasinoro, Secrétaire général du parti en se référant à la dernière sortie du président Andry Rajoelina dans la capitale de la région Fitovinany, ce week-end.
Complices
La partialité de la CENI et de la HCC est, une fois de plus, pointée du doigt par ce parti phare de l’opposition. Deux institutions qui se trouvent impuissantes, pour ne pas dire complices, par rapport aux agissements du parti au pouvoir, sous-entend le SG du parti TIM. Une situation qui exaspère ce dernier qui, au passage, craint que le jeu politique soit déjà biaisé et aura certainement des répercussions sur les résultats de la prochaine présidentielle. « Il n’est pas surprenant que l’Exécutif ne réagisse pas car ils sont, eux-mêmes, en précampagne», continue Rina Randriamasinoro par rapport aux activités qui battent déjà leur plein du côté du régime, et du côté de certaines formations disposant des moyens nécessaires. Et d’ajouter, « on l’a bien vu à Manakara, l’épouse du président de la CENI était présente là-bas».
Réglementation
À part le doute qui ne fait que grandir, des interrogations guettent le camp de l’opposition. « La CENI actuelle organisera-t-elle vraiment une élection juste ou est-ce seulement un système mis en place pour faire élire les candidats du gouvernement à la prochaine élection ? », s’est d’ailleurs demandé Rina Randriamasinoro. L’inexistence d’une législation qui permet de clarifier les règles du jeu est la seule explication avancée par le Tiako i Madagasikara. « Nous demandons que la précampagne soit réglementée », a souligné l’ancien candidat TIM à la mairie d’Antananarivo. Toutefois, le débat sur la précampagne ne date pas d’aujourd’hui et chacun des régimes successifs a essayé de tirer avantage de sa position par rapport aux partis de l’opposition.
Confronté à une série de non-autorisations, dans le cadre de sa redynamisation et de la célébration de son 20e anniversaire, le TIM crie inlassablement à un traitement inégalitaire entre les partis politiques de la part de l’administration. Pour rappel, le TIM a enregistré depuis le mois de mars des non-autorisations de la part du préfet d’Antananarivo, du chef de district de Soavinandriana, du préfet d’Antsiranana ou encore de celui de Toamasina alors que le Tanora malaGasy Vonona, parti au pouvoir, a même pu organiser des manifestations dans les voies publiques avec la présence des autorités locales. Un membre du gouvernement a même affiché avec fierté la redynamisation du parti Orange. « Tous les partis peuvent tenir des réunions politiques à condition que celles-ci respectent la loi et obtiennent une autorisation », a cependant rétorqué le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely. Peu importe, cette ambiance délétère à moins d’une année de la présidentielle n’augure rien de bon pour le pays vu que chaque formation politique, notamment celles qui ont une envergure nationale, s’investit déjà corps et âme.
Julien R.