Les Malgaches commencent à se plonger dans l’ambiance des fêtes de fin d’année. Certes, il n’y a pas l’atmosphère festive des autres années, mais l’envie d’une parenthèse dans une vie trépidante et pleine de tracas l’emporte sur les idées noires qui traversent l’esprit de tous. La crise continue ses méfaits au sein de la population, mais cette dernière a le droit de passer les derniers jours de l’année 2022 dans le calme et dans la sérénité même si le contexte ne s’y prête pas.
Place à la trêve des confiseurs
La vie quotidienne est toujours aussi dure pour les Malgaches qui sont confrontés à de multiples difficultés. Ils ne voient pour l’instant aucun espoir d’amélioration poindre à l’horizon. Les perspectives qui se dessinent sont plutôt sombres, mais ils affrontent la réalité avec un stoïcisme admirable. Les fêtes de fin d’année sont là et ils s’apprêtent à laisser de côté toutes les pensées négatives qui les perturbent pour passer cette dernière quinzaine le plus sereinement possible. La ville, comme chaque année, s’est parée d’éclairages multicolores. Antaninarenina est le lieu de rendez-vous de tous les citadins qui viennent avec leurs enfants, le soir. C’est une habitude qui s’est imposée ces dernières années et à laquelle les familles se soumettent volontiers. L’atmosphère de crise est réelle, mais les citoyens préfèrent l’oublier. Dans les entreprises, les primes de fin d’année ont été réduites au minimum ou même n’existent plus. La population laborieuse, quant à elle, continue de lutter pour sa survie. Elle se débrouille comme elle le peut pour ne pas mourir de faim. L’insécurité, les problèmes de corruption ou la dégradation de l’environnement sont toujours présents, mais ils vont être occultés durant cette fin d’année. Les délestages, même s’ils ont diminué d’intensité, sont toujours là. Mais la trêve des confiseurs va permettre de relâcher la tension qui s’était installée.
Patrice RABE