D’aucuns reconnaissent que le paradigme de la pauvreté et les richesses mal exploitées a persisté depuis l’Indépendance de Madagascar.
De nombreuses solutions ont été avancées pour réduire cette pauvreté en créant, entre autres, des richesses générant par la suite des emplois ou en développant des programmes d’éducation et de formation ou bien des politiques de soutien à l’agriculture. La promotion des investissements dans différents secteurs, n’est pas en reste. Dans la foulée, l’Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID), qui a été mise en place par des opérateurs oeuvrant dans des filières à haute valeur ajoutée destinées à l’exportation, mise également sur l’inclusion sociale, comme son nom l’indique, afin de contribuer au développement socio-économique d’une localité, et partant, d’une collectivité territoriale décentralisée. A titre d’illustration, un programme de développement des talents des jeunes dans le domaine du football a été lancé hier à Toamasina, et ce, à travers la promotion du social business. Cela consiste notamment à développer des filières agricoles responsables tout en contribuant à la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Source de revenu durable
Cette agence a mené de nombreuses recherches et des expériences aboutissant à l’implication des organisations des églises locales et des associations sportives pour transmettre de manière durable ce type de solution pour le développement. En effet, elles sont plus inclusives et mutualisées pour toucher les couches les plus vulnérables dans le pays, selon les explications des responsables de l’ADID. Elle joue un grand rôle dans la création d’un lien entre la sécurité alimentaire et les actions sportives inclusives et fédératrices pour le développement durable alors que cela paraît incompatible. En effet, les jeunes mal nourris ne pourront jamais développer leur potentiel en matière de foot malgré le fait qu’ils disposent d’un grand talent. Dans le cadre du développement des activités de Responsabilité Sociétale d’Entreprise issues de la filière litchi, entre autres, des projets de lutte contre l’insécurité alimentaire sont ainsi lancés en impliquant les parents des jeunes footballeurs issus de Dodol Academy voire même les communautés des villages dans lesquels ils appartiennent. L’objectif consiste à développer des cultures maraîchères et des filières d’élevage à cycle court comme l’aviculture et la pisciculture, qui deviennent une source de revenu durable pour eux.
Facteur bloquant
Il faut savoir que des parcelles de terrain appartenant aux organisations des églises locales ou bien d’autres parcelles identifiées en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, sont prévues être exploitées par ces acteurs concernés. Des intrants agricoles sont ainsi mis à leur disposition, outre les encadrements fournis par les techniciens locaux. Trois fokontany à Foulpointe et à Fénérive Est ainsi qu’à Mahitsy, sont ciblés pour démarrer ce projet de social business. L’ADID se charge de l’harmonisation et de la coordination de toutes ces activités agricoles et d’élevage qui constituent une source de revenu durable pour les parents des jeunes footballeurs et bien d’autres membres des communautés villageoises impliqués, et ce, pour une meilleure répartition équitable des richesses. En effet, ces producteurs s’engagent ensuite à contribuer au développement du programme sportif mené par le club Dodol Academy en comblant notamment les besoins en nourritures et matériels des jeunes footballeurs qui y sont formés, a-t-on appris. Le club, quant à lui, s’engage à assurer une formation de qualité en leur faveur afin de réaliser un objectif ambitieux de participer à une compétition mondiale en 2026. Force est en effet de reconnaître que le problème d’insécurité alimentaire constitue un facteur bloquant au développement de plusieurs activités notamment le sport et spécifiquement le football ainsi que l’éducation. Les clubs malgaches qui encadrent des jeunes joueurs potentiels n’ont pas souvent les moyens de supporter leurs charges relatives aux éducations, formations et à leurs entraînements.
Méthode Kaizen
Par ailleurs, l’Agence de Développement Inclusif et Durable a vulgarisé la méthode Kaizen qui constitue une démarche visant une amélioration à petit pas et de manière continue pour atteindre cet objectif ambitieux, et ce, en commençant par ce dont on dispose localement. La discipline et la rigueur s’imposent ainsi. La philosophie du petit pas consiste à valoriser les acquis et les ressources disponibles pour progresser vers l’objectif final. Que ce soit dans le domaine de l’agriculture ou du football, il s’avère important de conjuguer ressources et compétences pour pouvoir obtenir des rendements optimaux, selon les promoteurs de ce projet innovant. En tout, les filières agricoles responsables doivent mettre en place des programmes sportifs qui pourront contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire tout en promouvant une meilleure santé mentale et physique des jeunes. Ce qui permet également de favoriser l’autonomisation et l’inclusion des communautés marginalisées. Il est ainsi évident que la sécurité alimentaire et les actions sportives inclusives et fédératrices sont liées et peuvent jouer un rôle important dans le développement durable, a-t-on conclu.
Navalona R.