De parti de masse au parti libéral, le MFM a marqué l’histoire politique de la Grande Ile. Le parti souffle sa 50ème bougie.
1972-2022 ! Le parti Mpitolona ho amin’ny Fandrosoan’i Madagascar (MFM) compte marquer cet événement au fer rouge. Les rouges et experts, à travers son président national Olivier Rakotovazaha et les membres du bureau central du parti, invitent tous ses militants ce jeudi 29 décembre à 9 heures au Motel Anosy, pour lancer officiellement la célébration du 50ème anniversaire du parti. Appartenant à la frange de l’opposition de la plateforme PANORAMA, les discours du leader du MFM sont très entendus. Il fera certainement le tour de l’actualité de ces derniers mois mais surtout de l’histoire du parti qui est intimement liée à celle du pays depuis sa création.
FNDR
En effet, depuis 1972, les « Mafana » étaient omniprésents et faisant partie des acteurs principaux de chaque événement qui ont ponctué l’histoire récente du pays. Compagnon de lutte de Monja Jaona en étant membre du parti MONIMA Kamiviombio, Manandafy Rakotonirina a très vite mis sur pied son propre parti, le Mitolona ho an’ny Fanjakan’ny Madinika, dans la foulée d’un mouvement prolétarien international naissant. Membre du Conseil Suprême de la Révolution (CSR), c’était surtout durant la Deuxième République que le MFM a fait son nom en faisant partie des 7 formations constituant le Front National pour la Défense de la Révolution (FNDR). Toutefois, le MFM s’est très vite érigé en parti d’opposition. Il a fallu l’organisation de la présidentielle de 1989 pour consommer le divorce entre Manandafy et Didier Ratsiraka malgré la situation économique catastrophique que le pays a traversé à partir de 1982 conduisant le pays a opté pour le Programme d’ajustement structurel vers l’année 1983 avec ses impacts douloureux pour la population. En s’associant aux autres leaders politiques comme Monja Jaona et Marojama Jérôme Razanabahiny, peu de temps avant les élections, une opposition a vu le jour au sein même du Front. Le MFM était l’un des piliers de cette opposition. Entre-temps, le MFM s’est converti en un parti libéral. Un virage à 180° motivé par l’échec du socialisme malgache et le libéralisme économique ainsi que la démocratisation de la vie politique qui sont déjà amorcés.
Démocratisation
Le MFM est l’un des artisans de la démocratisation politique de la fin des années 1980 et du début des années 1990. L’élection présidentielle de 1989 a ouvert le carcan des presque 15 ans de monopole politique. C’était la première fois depuis 1975 que 4 candidats dont Manandafy Rakotonirina, Marojama Jérôme, Monja Jaona et Didier Ratsiraka s´étaient présentés aux élections. Arrivé second, Manandafy et le MFM se sont imposés comme deuxième force politique du pays et ont joué un rôle essentiel dans la transition démocratique qui allait s’en suivre. Avec la mise en place de l’Alliance Démocratique de Madagascar (ADM), le MFM lance le GVTD (Gouvernemanta Vonjimaika ho an’ny Transition Démocratique). Le début des années 1990 marque la fin de la Deuxième République et un nouveau défi s’est imposé au MFM.
Vivier
Avec Germain Rakotonirainy, le Lynx, le MFM était toujours un vivier de cadres et de responsables politiques. Parmi les hauts responsables durant la Troisième République il y avait toujours des Mafana. Le retour de Didier Ratsiraka en 1996 a une fois de plus poussé le MFM à rejoindre le camp de l’opposition jusqu’à l’arrivée de Marc Ravalomanana où Manandafy Rakotonirina et le MFM ont joué un rôle crucial. En étant le conseiller du nouveau président, Manandafy a fait du développement du pays son combat. À moins d’une année de la présidentielle 2023, le MFM se trouve une fois encore dans le banc de l’opposition avec Olivier Rakotovazaha à sa tête. Même si le parti a perdu sa rigueur, l’histoire récente du pays ne peut pas se séparer de celle du parti qui a pu tenir tête à Didier Ratsiraka.
Julien R.
Le MFM s’inscrit dans la catégorie des partis politiques malagasy sans doctrine, sans militantisme, sans vision mais plutôt tenir de l’opportunisme et du perpétuel jeu d’échecs.
Ce qui explique toutes ces formes de roulade par ci et par là faute d’ équilibre.
C’est peut-etre vrai ce vous avez dit Douglas mais y avait-il/y a t-il un parti avec doctrine, militantisme et vision a Madagascar ? je crois que les autres sont meme pires sur tous ces aspects. Une fois le Chef hors du pouvoir le parti s’effrite tres vite et quelquefois disparait totalement.