C’est une population malgache totalement déboussolée qui va accueillir une année 2023 ne s’annonçant pas sous les meilleurs auspices. Les douze mois qui viennent de s’écouler ont été particulièrement durs à traverser. Les épreuves qu’ils ont dû affronter ont épuisé des Malgaches déjà mal en point après l’épidémie de Covid-19 de 2021. Le bilan est désastreux. Le pays a été durement affecté par les cyclones qui l’ont frappé durant les mois de janvier et février. La hausse du prix des carburants longtemps retardée a eu un effet dévastateur sur une économie ayant déjà du mal à redémarrer. Les conséquences ont été dramatiques pour toutes les couches de la société, gravement affectées par une inflation impossible à maîtriser. Les mesures prises par les autorités n’ont eu aucun effet et se sont apparentées à des cautères sur une jambe de bois. Les augmentations de salaires annoncées ont mis du temps à être appliquées et n’ont finalement pas réussi à annihiler les effets de la hausse du coût de la vie. Les causes de la dégradation de la situation sont multiples. Elles sont autant endogènes qu’exogènes. La crise engendrée sur le plan international par la guerre russo-ukrainienne même si elle a un impact sur notre économie n’explique pas tous les problèmes qui nous affectent actuellement. Les prises de décisions des dirigeants se font à retardement ou même ne se font pas du tout. L’insécurité est devenue un mal chronique de notre société. Elle s’accroît sur le fond d’une paupérisation de la population. 2023 va être l’année de l’élection présidentielle et la classe politique commence à prendre ses marques. Le pouvoir essaie de remonter dans l’estime des citoyens en ciblant ses actions. L’opposition est en train de préparer ses arguments pour les convaincre. Cette année 2022 aura été l’une des plus dures que les habitants de la Grande île ont vécu durant cette dernière décade.
Le conflit russo-ukrainien aura été l’événement majeur de cette année 2022 sur le plan international. La décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine a été lourde de conséquences. Ce qu’il avait qualifié d’opérations spéciales s’est transformé en bourbier pour son armée à cause de la résistance héroïque des Ukrainiens. Il a également réussi à souder les Occidentaux qui n’avaient pas cru au début de l’année à la volonté du maître du Kremlin de se lancer dans cette conquête de l’Ukraine. Les Américains, les Britanniques, les Français et tout le bloc des pays de l’Union européenne ont apporté leur soutien et une aide matérielle conséquente à Vladimir Zelinsky et ses compatriotes. Les pays du monde entier ont pâti de ce conflit qui a fortement impacté l’économie mondiale. Aujourd’hui, le conflit s’est enlisé. Les Russes ont été repoussés hors des frontières de l’Ukraine, mais bombardent massivement les villes. Les analystes préfèrent rester prudents et estiment que la guerre peut durer encore plusieurs mois. Ils ne s’avancent pas sur son issue.
Cette année fut celle de la Coupe du monde. Le sacre de l’Argentine et de sa vedette Lionel Messi a eu un immense retentissement. 2022 s’achève avec la mort de celui qui est considéré comme le plus grand footballeur de tous les temps, le roi Pelé.
Comme il est de coutume, on dresse le bilan des 12 mois qui se sont écoulés. Il fut particulièrement contrasté. À Madagascar, la population a subi durement les effets d’une crise particulièrement rude, mais elle est restée stoïque dans l’épreuve. L’économie mondiale ne s’est pas effondrée et les pays industrialisés ont réussi à remonter la pente. 2022 s’en est allé avec toutes ses épreuves ; 2023 ne se présente cependant pas de la meilleure manière.
Patrice RABE