D’après les parlementaires pro-Ravalo, « le régime a non seulement ignoré l’article 20 de la Feuille de route, mais il a également bafoué le droit d’un citoyen malgache de pouvoir rentrer librement dans son pays d’origine ».
Le divorce est consommé entre les députés issus du Groupe parlementaire « Tiako i Madagasikara » (TIM) et la « Plate-forme pour la Majorité Présidentielle » (PMP). En effet, après l’arrestation musclée infligée par les éléments du « Groupe de Sécurité et d’Interventions Spéciales » (GSIS) à l’encontre de l’ancien président Marc Ravalomanana, les parlementaires issus de sa mouvance politique ont décidé de rompre la collaboration avec le régime Rajaonarimampianina. Aussi, l’annonce officielle du basculement du Groupe parlementaire TIM dans l’opposition a-t-elle été faite hier dans la salle de réunion du Bureau permanent à l’Assemblée nationale. Une décision prise à l’unanimité par les 21 députés pro-Ravalo. Au fait, ces derniers n’ont pas digéré les violences subies la veille par l’ancien exilé d’Afrique du Sud et les membres de sa famille politique. D’après les explications de ses proches collaborateurs, « Dada a décidé de rentrer au pays non pas pour provoquer des troubles mais pour faire preuve de Fihavanana malagasy et pour apporter sa contribution au développement de la Nation. Un geste de bonne volonté que le régime a complètement ignoré en procédant à cette arrestation. Par ailleurs, Hery Rajaonarimampianina a bafoué l’accord qu’il a signé avec la mouvance Ravalomanana. Un accord prévoyant le retour au pays de l’ex-président ». Selon les parlementaires TIM, « le régime a non seulement ignoré l’article 20 de la Feuille de route de sortie de crise, mais il a également bafoué le droit d’un citoyen malgache de pouvoir rentrer librement dans son pays d’origine ». C’est à cause de ces différentes raisons que les 21 députés TIM ont décidé de basculer dans l’opposition.
Rapport de force. En tout cas, cette décision risque de mettre fin aux débats actuels autour de la désignation du chef de l’opposition. Le TIM qui est la deuxième force politique à l’Assemblée nationale après le parti « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR), est considéré comme le leader de l’opposition parlementaire. Le président de l’opposition devrait logiquement être issu de ce groupe parlementaire. Et ce, bien que le député du troisième Arrondissement, Mamy Rajohnson a déclaré hier que « là n’est pas la question pour le moment ». Quoiqu’il en soit, cette décision des députés pro-Ravalo aura des répercussions sur le rapport de force à Tsimbazaza. La « Plate-forme pour la Majorité Présidentielle » (PMP), affaiblie après avoir été abandonnée par le Groupe parlementaire TIM, le « Malagasy Miara-Miainga » (MMM) et les députés indépendants, sera certainement en difficulté lors de la deuxième session ordinaire qui débutera mardi prochain. Bon nombre d’observateurs estiment qu’avec ce changement, le régime Hery Rajaonarimampianina et le gouvernement Kolo Roger ne sont pas du tout à l’abri d’une motion d’empêchement ou d’une motion de censure.
Davis R