Les défis quant à la protection de l’environnement sont énormes pour Madagascar. Augmenter les effectifs des “Polisinala” (forestiers) et les doter d’équipements nécessaires leur permettant de mener à bien leurs missions en est un.
La réalité est alarmante en ce qui concerne les conditions de travail des forestiers de la Grande Île. Ce, malgré les richesses dont recèlent les forêts malgaches. En termes d’effectif, le ministère de l’Environnement et du Développement durable comptabiliserait en tout et pour tout 350 forestiers éparpillés dans toutes les forêts du pays. Les données recueillies auprès du ministère de l’Environnement et du Développement durable avancent qu’un agent forestier couvrirait entre 100 000 et 200 000 ha de forêts à Madagascar contre un agent pour 400 ha selon les normes internationales. Des efforts ont été initiés par les autorités gouvernementales afin de « combler le vide ». L’on peut, par exemple, citer le recrutement, toujours par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, de vingt-cinq agents fraîchement sortis de l’Institut National de Formation d’Agent Forestier. Le ministère avance également un besoin de « cent postes budgétaires » pour le recrutement de forestiers chaque année pour enfin renverser la vapeur. Si les effectifs sont un problème de taille, il y a également la question des conditions de travail. Jouissant d’un statut de « paramilitaire », les forestiers malgaches ne sont pas armés.
Salut
L’existence des patrouilleurs ou Polisinala revêt une importance capitale face aux lacunes en matière de ressources humaines en matière de protection de l’environnement. Ces braves hommes et femmes, issus dans la majeure partie des communautés, se sont donné la mission de parcourir des kilomètres pour surveiller les aires protégées du pays. Les données recueillies auprès du ministère de l’Environnement avancent que la Grande île compte au total environ 15 000 patrouilleurs communautaires. Dans chaque Vondron’Olona Ifotony ou VOI (les communautés locales de base qui assurent la gestion des ressources naturelles face au manque de forestiers) il y aurait 10 à 20 patrouilleurs. Dans la lutte pour la sauvegarde de l’environnement, si les reboisements sont une chose, faire en sorte de garder et protéger ce qui nous reste comme richesse via la surveillance (armée c’est selon) en est une autre. Comme dans toutes les problématiques et maux qui rongent le pays, la question de la volonté politique persiste en ce qui est de la réalisation.
José Belalahy