Les efforts menés par de nombreux acteurs œuvrant dans le domaine de l’environnement pour contribuer au reverdissement de Madagascar ont été réduits en cendres en raison de la recrudescence des incendies de forêts observées, surtout l’an dernier.
À titre d’illustration, les résultats de la campagne de reboisement menée par le ministère de l’Environnement et du Développement durable l’année dernière indiquent que plus de 73 000 ha sur les 75 000 ha ont été plantés. En revanche, on a soulevé que la superficie des forêts incendiées aurait atteint les 90 000 ha de janvier à fin août 2022. « Nous perdons plus que nous ne plantons, et ce, tant en quantité qu’en qualité », selon le WWF. Pour l’ONG Graine de Vie, qui gère près de 400 pépinières à Madagascar, tout en plantant chaque année plus de 10 millions d’arbres sur tout le territoire national, elle dénonce que seul un tiers de ses plantations d’arbres ont pu survivre en raison des actes de pyromanes.
La moitié des forêts perdue
Il est à rappeler que la destruction des parcs nationaux s’est accélérée l’an dernier et les feux ont été généralisés dans tout le pays. Cela a été aggravé par le développement des feux de brousse et des cultures sur brûlis surtout pour cultiver du maïs à l’intérieur des parcs nationaux. Les organisations de la société civile ont dénoncé les problèmes liés à la non application des lois et à la gouvernance environnementale. Selon toujours l’ONG Graine de Vie, Madagascar a perdu la moitié de ses forêts en 60 ans et sa couverture forestière risque de disparaître à jamais avant la fin de ce siècle avec ce rythme de déforestation, et sans une prise de conscience de toutes les parties prenantes.
Reboisement … « selfie »
Face à cette situation, « nous devons redoubler d’efforts pour protéger les forêts naturelles qui restent, restaurer ce qui est dégradé, planter plus que ce qui est brûlé, et s’assurer que ce qui est planté devienne des forêts. Si tout ceci appelle au courage et au dévouement des défenseurs de la nature, il n’en demeure pas moins qu’il faut aussi prendre les mesures et mettre les moyens pour pérenniser le fruit de tous ces efforts. Aujourd’hui, nous savons que les forêts sont une solution à portée de main pour rendre nos sols plus fertiles, pour assurer notre approvisionnement en nourriture et en énergie, et pour purifier notre air », selon toujours un responsable au sein de WWF. Par ailleurs, le lancement de la campagne de reboisement pour cette année 2023 sera prévu le 19 janvier à Seranandavitra, dans la commune rurale d’Ilaka-Est, district de Vatomandry. Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable vise à y reboiser sur une parcelle de 100 hectares. Le WWF sollicite ainsi une mobilisation nationale et une stratégie efficace pour un reboisement durable pour que 2023 ne soit pas une année de reboisement… « selfie ».
Navalona R.
C’est pour cela qu’était mieux arrêter la déforestation ou lieux d’insister sur le reboisement : mais l’arrêter vraiment !!!