L’homélie très controversée du vice-président de la FJKM à Antsonjombe, dimanche dernier, a remis sur la table des discussions les problématiques relatives à la gouvernance des ressources en eau à Madagascar. En effet, cet homme d’Église a interpellé (du moins en mode lecture du premier degré), outre la raréfaction des ressources, sur l’importance pour les autorités compétentes et les acteurs œuvrant dans le secteur de l’eau de bien gouverner cette richesse. « Les ressources d’eau douce se raréfient », a interpellé le pasteur Zaka Andriamampianina. Et les interpellations de ce dernier sont légitimes si l’on se fie aux données recueillies dans le document « Comptes de l’eau à Madagascar : concepts et résultats » publié en juin 2016. Selon ce document, « le stockage de l’eau dans les terres a diminué d’un centimètre par an à Madagascar ». Les ressources en eau renouvelables sont quant à elles à « hauteur de 286 550 hm3 si celles renouvelables disponibles par habitant sont d’environ 23 057 m3/habitant/an en moyenne de 2001 à 2013 », peut-on lire dans le même document. Aussi, les pertes en matière de stockage devraient suivre une tendance à la hausse avec les années si l’on s’en tient à l’organisation mondiale de la météorologie. D’ailleurs, les problématiques de l’approvisionnement en eau ne touchent plus les régions comme le Sud mais concernent également les grandes villes comme Antananarivo, Antsirabe ou encore Fianarantsoa. Dans son rapport intitulé « Situation des services climatologiques 2021 : L’eau », cette organisation alerte sur une éventuelle crise mondiale de l’eau qui devrait se présenter vers l’année 2050. Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement et de ce qui pourrait se produire dans les années futures, Toky R, membre d’une association oeuvrant dans le domaine de l’approvisionnement en eau se joint à l’interpellation du pasteur Zaka Andrimampianina. « Il est temps de poser les bonnes bases d’une bonne gouvernance des ressources en eau à Madagascar. Notre pays dispose d’une grande réserve pour ce qui est de ces ressources et nous ne les utilisons pas à bon escient. Au contraire, on les gaspille », soulève Toky R.
José Belalahy