En plus de l’adoption de textes réglementaires et les nominations aux hauts emplois de l’Etat, une série de communications verbales figurait à l’ordre du jour du conseil des ministres qui a eu lieu hier au Palais d’Iavoloha.
Recensement
Il faut rendre à César ce qui est à César, et à la Présidence ce qui est à la Présidence. C’est l’esprit de la communication verbale relative à la régularisation de la situation du parc automobile de la Présidence de la République effectuée par qui de droit à l’attention ou à l’intention – c’est blanc bonnet, bonnet blanc – du Premier ministre et des membres du gouvernement. Son objet est la restitution des véhicules administratifs appartenant à la première institution de l’Etat qui procède depuis quelques mois à des opérations de recensement général de son parc automobile qui ont permis de constater que de nombreux véhicules administratifs enregistrés dans la comptabilité-matières de la Présidence et inscrits au nom de cette celle-ci au niveau du Centre Immatriculateur de Madagascar (CIM) sont détenus et utilisés par des départements ministériels et/ou organismes publics. Voire par des particuliers qui n’ont pas ou plus rien à voir avec la Présidence, comme c’est le cas d’ex-collaborateurs d’anciens présidents.
1er février
Des investigations complémentaires sont menées afin de déterminer l’état de situation et les coordonnées précises des détenteurs des véhicules en question. Par souci de transparence dans la gestion de son parc automobile, il est demandé à tous les détenteurs de véhicules appartenant à la Présidence et mis à leur disposition, sous quelque forme que ce soit, de les restituer et les régulariser auprès de la Direction de l’Infrastructure et de la Logistique (DIL) dans les 15 jours à compter de la date de cette communication verbale. En somme, les concernés ont jusqu’au 1er février 2023 pour se manifester auprès de la DIL. Passé ce délai, la Présidence de la République prendra les mesures qui s’imposent. En arrêtant par exemple en pleine rue, les véhicules non régularisés qui font partie de son parc automobile, c’est-à-dire de son patrimoine. Les véhicules sur cale ou en panne, notamment dans les Régions, feront sans doute l’objet de vérifications sur place, pour prévenir les fausses déclarations. Il en est de même pour les mutations frauduleuses de voitures appartenant à la Présidence à des particuliers. Pour ne citer que les 4 x 4 Nissan double cabine affectés aux députés durant la seconde législature du mandat (interrompu) de Marc Ravalomanana qui s’était occupé du marché et les avait fait immatriculer au nom de la Présidence. Contrairement aux Toyota Hilux double cabine de la première législature qui étaient devenus propriété des membres de la Chambre basse grâce à des paiements à crédit, les 150 Nissan du même type appartiennent à la Présidence, quand bien même ils auraient quasiment disparu de la circulation ou seraient sous d’autres immatriculations.
Propagande
Peu après l’accession de Hery Rajaonarimampianina à la magistrature suprême, la Présidence avait également voulu recenser et récupérer ses véhicules mais l’opération devait être stoppée en cours de… route. Aujourd’hui, c’est au tour de ses anciens collaborateurs de restituer les véhicules de la Présidence qui sont encore en leur possession. Pour ne citer que les deux Toyota Land Cruiser V8 entre les mains d’un Colonel en service auprès de l’homme fort du HVM. Et qui compte se présenter de nouveau à la course à Iavoloha pour laquelle l’utilisation des voitures administratives à des fins de propagande est expressément interdite par le code électoral. Il n’est pas exclu que c’est aussi dans cet esprit que la Présidence a décidé de recenser son parc automobile, à quelques mois du premier tour de scrutin. En tout cas, le chef de l’Etat a enjoint, hier, les membres du gouvernement à assurer la bonne exécution des mesures prises dans le cadre de la restitution des véhicules administratifs appartenant à la Présidence qui n’ont pas forcément de plaque rouge. « Mangamanga ny sary » ou pourquoi pas « volomboasary ».
R.O