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dimanche, décembre 15, 2024
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Filière vanille : Prolifération des fraudes et des ventes en dessous du prix plancher

Les fraudeurs ont des stratégies ingénieuses pour contourner les règles imposées par les Autorités malgaches.

Les planteurs sont les premières victimes des pratiques mafieuses de certains acheteurs internationaux de vanille. Malgré le prix minimum d’exportation fixé à 250 USD, les fraudeurs réussissent à contourner les règles et à vendre entre 140 USD et 170 USD le kilo.

Des rétrocessions en produits ou en devises, des combines qui transitent aux Comores, etc. Les acheteurs internationaux de vanille ne manquent pas d’imagination pour contourner les règles imposées par l’Etat. Depuis quelques semaines, des articles de presse parlent d’un bras de fer entre ces acheteurs et les autorités malgaches. Selon les informations relayées, le bras de fer porterait sur l’application du prix minimum d’exportation, fixé à 250 USD/Kg. Certes, les enjeux sont de taille pour les deux parties, comme Madagascar est le premier producteur mondial de vanille qui assure 70% à 75% de la production mondiale. En effet, la réputation de la vanille de Madagascar est de l’ordre mondial. Le savoir-faire ancestral des préparateurs malgaches est loué et montré en exemple, y compris dans les autres pays exportateurs de vanille. A noter que la vanille est pollinisée à la main par plus 80 000 petits paysans qui travaillent chacun sur un demi hectare de terrain, pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Par la suite, 80% à 90% de la vanille de Madagascar est acheté par des grandes sociétés internationales – parfois cotées – qui transforment la vanille en extrait de vanille et le revendent à des sociétés reconnues de l’industrie agroalimentaire et de la distribution telles que Danone Nestlé, Costco, etc.

Bernées

Si l’on se réfère aux supports de communications qu’elles véhiculent, ces firmes ont une politique de développement durable, de responsabilité sociétale et environnementale. Elles communiquent sur le sourcing et le soutien aux petits paysans malgaches. Malheureusement, ces sociétés qui utilisent la vanille de Madagascar en tant que matière première devraient désormais s’assurer que leurs fournisseurs respectent le prix minimum de 250 USD/Kg, dans un souci d’équité vis-à-vis des petits planteurs. Pour l’opinion, elles devraient demander des garanties. Pour reprendre un mot à la mode, leurs fournisseurs sont-ils « ethic-compliant » ? Assurément, pour le moment la réponse est non. A noter que la filière vanille est la deuxième source de revenu et de devises de Madagascar. Depuis deux ans, l’Etat a inscrit dans son plan de développement, la professionnalisation de la filière vanille, dont l’objectif final est de répondre aux attentes internationales en matière de sécurité alimentaire et d’assurer un niveau de revenus décent pour les paysans malgaches et l’ensemble des acteurs de la filière. D’après les explications, l’objectif est de contrer la volatilité des prix de la vanille dont les fluctuations sont trop importantes et déstabilisatrices. C’est d’ailleurs la raison de l’application du prix-plancher, considérée comme un point de départ. Malheureusement plus de 80% des achats ont été fait à un prix inférieur à 250 USD/Kg, d’après notre source qui opère dans la filière. Et pourtant, le gouvernement malgache a mis en œuvre de nombreuses mesures pour faire respecter ce prix plancher. Questionnés sur le sujet, les responsables ont noté que Rome ne s’est pas faite en un jour. En effet, il faudra du temps pour que les règles soient respectées par tous, beaucoup plus de temps qu’il n’a fallu aux acheteurs internationaux pour contourner le prix minimum et déroger à leurs magnifiques rapports de Développement Durable. Certes, ces pratiques frauduleuses ne peuvent se faire sans des complicités locales. Pour l’Etat, tout comme pour les producteurs locaux, il s’agit désormais d’une lutte pour faire respecter l’équité.

Antsa R.

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1 COMMENTAIRE

  1. De la politique agricole des États

    Tous les États soutiennent leur agriculture par le moyen de subventions , d’aides diverses et d’assistance technique aux professionnels . Et ce spécifiquement , s’agissant des cultures d’exportation , donc de rentes pour les intermédiaires et sources de devises pour le budget national .
    En fixant arbitrairement un prix forfaitaire pour la vanille à l’export , l’Etat malagasy se défausse de ses responsabilités et devoirs sur les fragiles épaules des producteurs . Curieux que les experts des ministères concernés n’en disent rien , tout ministres et autres directeurs généraux bardés de diplômes qu’ils sont .
    Facile et irresponsable d’en attribuer la carence au président Andry Rajoelina , d’autant que ce n’est pas du domaine de ses compétences.

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