Des enquêtes ont été réalisées par la CNIDH auprès de la Maison centrale d’Antanimora et de la Maison de force de Tsiafahy à cause du taux élevé de faits de corruption qui y sont entendus. Cette étude a mis en évidence le monnayage des services dont les détenus doivent bénéficier gratuitement.
Les agents pénitentiaires sur le banc des accusés. Ces fonctionnaires sont essentiellement les auteurs de corruption à la Maison centrale d’Antanimora et à la Maison de force de Tsiafahy, d’après les enquêtes menées par la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme de Madagascar (CNIDH) dont les résultats ont été rendus publics, hier, à Ankorondrano. « Les agents pénitentiaires constituent 71% des auteurs de corruption à Tsiafahy contre 76% pour Antanimora ». Les services mis à la disposition des personnes détenues notamment l’alimentation, l’eau potable, les sanitaires, les articles de toilette, la gestion des stocks d’alimentation, la literie , les dortoirs, ainsi que bien d’autres encore, sont monnayés. A l’exemple de cela, l’accès à l’eau et l’assainissement est monnayé à 100 à 500 ariary tandis que les visites des familles aux détenus peuvent aller de 1 200 à 18 000 ariary. « La méconnaissance de la procédure administrative est à l’origine de la corruption en milieu carcéral. Il y a également la méconnaissance des services que les détenus doivent bénéficier gratuitement », selon le président de la CNIDH , Seth Andriamarohasina.
Éclaircissements
Un guide a été ainsi élaboré pour faire connaître aux détenus leurs droits. L’objectif dans l’élaboration de ce guide de 92 pages est de mener une campagne de sensibilisation sur la gratuité des services aux seins des maisons centrales. Cet outil servira de référence pour les personnes cibles, telles que les détenues ainsi que leurs familles, pour mieux faire valoir leurs droits et les inciter à dénoncer toute forme de corruption. Ce guide a été élaboré par la CNIDH avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les résultats de ces enquêtes et la synthèse des échanges, lors des ateliers dans les régions Haute Matsiatra, Atsinanana et SAVA ainsi que les recommandations de tous les intervenants, seront visibles dans la première partie de ce guide. La CNIDH s’est entretenue avec les personnes détenues et leurs familles afin de mieux recueillir des informations sur toute forme de corruption éventuelle auxquelles elles sont confrontées, notamment leurs auteurs.
Narindra Rakotobe