Si l’on voulait définir de manière imagée la situation à laquelle est confronté le pouvoir actuel, il faudrait parodier le titre du film du réalisateur français Etienne Chatiliez et dire que pour le régime : « La vie… n’est pas un long fleuve tranquille ». C’est faire preuve de réalisme de dire qu’il doit faire face à trop de problèmes et qu’il essaie de s’en dépêtrer comme il le peut. La crise s’est installée depuis un certain temps, mais faute d’être résolue, elle s’aggrave de plus en plus. C’est la raison pour laquelle l’opposition s’en donne à cœur joie. Mais cette dernière ne doit pas s’en réjouir car elle est divisée et elle peine à être crédible. Le RMDM, le Panorama, Tiako Madagascar et récemment l’IFIM se dévoilent, mais ils avancent en ordre dispersé. Seul le HVM semble se préparer de manière sérieuse et tient un langage de raison. Il ne manie pas l’invective et ses représentants argumentent de manière intelligente. Son leader devait arriver ce week-end après un exil volontaire en France. Le pouvoir va devoir répondre aux interpellations qui se multiplient. Il est conscient de la délicatesse de la situation et essaie de trouver toutes les parades pour ne pas être accusé d’incompétence. Ceux qui le dirigent donnent l’impression de ne pas agir de manière coordonnée et on sent une certaine fuite en avant. L’accueil triomphal des Barea a, un temps, montré une unité nationale retrouvée, mais le soufflet risque de très vite retomber. Les Malgaches vont très vite retrouver leurs difficultés quotidiennes, mais cet élan et cette fierté ressentie ne peuvent pas être laissés de côté et doivent servir de catalyseur pour des actions positives.
C’est la tragédie engendrée par les tremblements de terre en Turquie et en Syrie qui a marqué cette semaine sur le plan international. Le séisme de force 7,8 sur l’échelle de Richter a dévasté plusieurs régions de ces deux pays proche orientaux. Le nord de la Syrie et le sud de la Turquie ne sont plus que ruine et désolation. Les spécialistes ne sont pas étonnés de sa survenue car ces deux nations se trouvent sur une faille tectonique et cela devait se produire tôt ou tard. Les bilans humains et matériels sont effroyables. Le nombre de morts devrait à la fin se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers et l’on ne compte pas ceux qui sont ensevelis sous les décombres et qu’on ne pourra pas dégager. Le paysage offre un spectacle apocalyptique avec ces habitations qui se sont effondrées. Les rescapés doivent survivre dans une température glaciale. Les secours ont commencé à s’organiser, mais ils peinent à agir à cause des difficultés rencontrées. Les aides internationales vont arriver dans les jours à venir.
Cette catastrophe humanitaire a momentanément mis de côté le dossier du conflit russo-ukrainien , mais la situation est en train d’évoluer dans ce domaine. Il n’y a certes pas de grands mouvements de troupe sur le front, néanmoins la ville de Bakmout est le siège de violents combats de rue. Bien que ce ne soit pas une place stratégique majeure, les Ukrainiens ne veulent pas la quitter. C’est sur le plan diplomatique qu’ils ont fait une percée majeure. Le président Vladimir Zelensky a été reçu en grandes pompes à Bruxelles au siège de l’Union Européenne. Il a été ovationné par les parlementaires. Il a ensuite rencontré le président français et le chancelier allemand.
La tragédie des populations turques et syriennes va rester dans les esprits de tous les habitants de la planète. Tous les peuples vont partager le deuil de ces hommes et ces femmes qui ont été surpris dans leur sommeil par des secousses effroyables. Ils ont perdu tous leurs biens, mais beaucoup d’entre eux ont vu leurs parents disparaître sous les décombres. Bien que le drame se soit déroulé très loin de la Grande île, les Malgaches, malgré tous les problèmes qui les assaillent, ont éprouvé une grande affliction pour ces gens qui souffrent dans leurs chairs et dans leurs âmes.
Patrice RABE