A un peu plus de huit mois du premier tour de l’élection présidentielle, le monde politique malgache est en pleine effervescence. Opposition et majorité se préparent à faire une campagne très active auprès de ceux dont ils espèrent avoir les suffrages. Chaque camp a son style particulier pour convaincre des Malgaches désabusés, éreintés par les difficultés de la vie quotidienne. Les poids lourds ont multiplié les interventions dans les médias pour alerter leurs futurs électeurs sur les errements du régime. Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana prennent à témoins les citoyens. Le premier, longtemps absent du territoire, a d’abord dit qu’il allait d’abord voir et écouter, puis il a adopté ensuite un ton plus offensif pour parler du scrutin de 2018. Le second fait preuve d’une sérénité à toute épreuve et se présente comme la force tranquille de la politique malgache. Son parti est en ordre de marche et a défini sa stratégie pour une campagne ordonnée et efficace. Ces deux leaders de l’opposition se préparent à de longues tournées dans les régions. D’autres prétendants à la magistrature suprême sont eux aussi dans les plots de départ. Le M.M.M. est extrêmement actif et il subit les représailles du pouvoir qui a limogé les directeurs régionaux du ministère de l’Aménagement du territoire nommés par Hajo Andrianainarivelo quand il était ministre. Le parti « Anjomara sy Rivo-Baovao » ou ARB qui s’est présenté officiellement à la presse avant-hier entend intervenir dans le débat politique et son président, Andry Raobelina, est candidat à l’élection présidentielle. Le pouvoir, quant à lui, commence à se réveiller. Le président de la république entend ne pas se laisser distancer par ses rivaux. Il a choisi de privilégier les aides sociales aux couches défavorisées. Il multiplie les clins d’œil à l’électorat populaire lors de ses déplacements. La communication est essentielle lors de cette précampagne qui n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
Cela fera bientôt un an que les forces russes ont lancé leur offensive en Ukraine pour la « dénazifier ». Le 24 février prochain, le président Vladimir Poutine va prononcer un grand discours qui va permettre certainement de connaître ses prochains objectifs dans cette guerre toujours qualifiée par lui d’opérations spéciales. Les commentateurs restent prudents dans leur analyse de la situation. Tous conviennent que le face-à-face entre Russes et Ukrainiens risque de durer très longtemps. Les occidentaux ne disent pas clairement leurs intentions en matière de livraison d’armes qui peuvent être décisives dans la poursuite des opérations. La ville de Bakhmout reste le symbole de la résistance ukrainienne. Les forces russes n’ont jusqu’à présent pas réussi à la conquérir et y subissent de très lourdes pertes.
En France, la réforme de la retraite continue d’occuper le devant de la politique française. Une majorité de Français est résolument contre un âge de la retraite fixé à 64 ans . Les manifestations organisées par les syndicats voient la participation de nombreux travailleurs. Les débats au parlement sont aussi très animés. La NUPES et le RN multiplient les amendements pour gêner la majorité présidentielle. Le président Emmanuel Macron s’est agacé de l’attitude de cette opposition qu’il juge peu constructive.
Madagascar se prépare à vivre une période politique particulièrement enfiévrée. Le débat de la précampagne présidentielle va être très animé. Les Malgaches vont être des spectateurs attentifs des agissements de tous ces candidats en mal de suffrages d’électeurs. C’est le début d’un long marathon qui peut épuiser les moins résistants.
Patrice RABE