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lundi, juillet 7, 2025
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Réconciliation opportune

Ils descendront encore dans la rue aujourd’hui ! Ils veulent faire leur meeting sur le soi-disant « place de la démocratie » à Ambohijatovo. Ils, ce sont les Zanak’i Dada, partisans de Marc Ravalomanana qui ont déjà eu maille samedi  avec  l’impressionnante mobilisation des forces de l’ordre venues les réprimer.  Ils n’ont pas reçu d’autorisation pour manifester d’où les échauffourées à Analakely qui ont fait quelques blessés.  Les Zanak’i Dada n’en démordent pas et veulent poursuivre leur mouvement pour la libération de Marc Ravalomanana, placé en résidence surveillée à Antsiranana. Ils se sont donné rendez-vous  en ville.

Réconciliation opportune

              Mais pourquoi n’avance-t-on vers la réconciliation ? Les dirigeants disposent pourtant de tous les pouvoirs pour l’organiser. Ce qui n’a pas été le cas du FFKM qui a toujours rencontré des obstacles pour réunir les trois anciens présidents et le président de la transition. Ce qui n’a pas non plus été celui du CRN mis en place à la hâte pour une aussi grande mission. L’institution n’a fait que tourner en rond  pour gagner du temps sans obtenir de résultat significatif. Ce n’est plus enfin la communauté internationale qui insiste pour la réconciliation tout en se gardant d’exercer une réelle pression à cause des intérêts stratégiques divergents de ces membres. Les mesures prises se sont  toujours arrêtées aux bonnes intentions.  La feuille de route de septembre 2011 a été signée et soutenue mais plusieurs de ces articles dont celui concernant les exilés politiques ne sont toujours pas appliqués. Devant les échecs et les obstacles, volontaires ou pas, Marc Ravalomanana a fini par réaliser un forcing afin de revenir dans son pays. Son geste n’est pas apprécié par les dirigeants qui auraient bien voulu que son retour ne se fasse que dans le cadre de la réconciliation nationale. La réconciliation pourtant ne prévoit pas encore de calendrier jusqu’à présent. Elle risque de se faire dans la précipitation. En effet, comme Marc Ravalomanana est sur place, il n’y a plus de raison de repousser aux calendes grecques le sommet des anciens chefs d’Etat.  Mais les priorités des dirigeants sont-ils encore ailleurs ? Il est vrai qu’ils ne peuvent faire fi de ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Des députés qui changent de veste et de camp. Les uns préparent une motion de censure. Les autres négocient la mise en place d’une nouvelle majorité.  La position incertaine des députés TIM rend les rapports de force imprévisibles. Le gouvernement est en tout cas en mauvaise posture. Son bilan de six mois d’existence est plutôt mitigé.  Des bruits courent sur la possibilité d’un remaniement.  Est-ce la priorité ? Mais quoi qu’il en soit, le cas Marc Ravalomanana  qui révolte les Zanak’i Dada ne peut  plus être classé sans suite sans risque d’affaiblir davantage l’image du régime. L’opportunité de la réconciliation se présente comme une priorité, encore faut-il la saisir.

Zo Rakotoseheno

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