Midi Madagasikara a posé la question suivante à Patrick RAJOELINA, notre Invité du lundi. Il est membre du Comité consultatif constitutionnel (CCC) et blogueur (https://fanorenana.blog.lemonde.fr). Comment voyez- vous la situation à Madagascar ? Il nous répond de Paris à travers cette lettre qu’il nous a fait parvenir.
« Il faut maintenant dire les choses. Et, à l’heure où notre Pays redoute de basculer à nouveau dans la crise, il faut réaffirmer avec force et vigueur certaines évidences :
- le Président Hery Rajaonarimampianina a été élu démocratiquement, en toute transparence et dans la plus parfaite régularité. Les scrutins qui ont amené son élection ont été unanimement salués pour leur honnêteté par la Communauté internationale ;
- le Docteur KOLO Roger a été nommé Premier ministre dans le respect le plus strict de notre Constitution et le Gouvernement qu’il a nommé l’a été avec la plus grande ouverture, dans l’intérêt supérieur de la Nation ;
- enfin, la situation économique, sociale et sanitaire du Pays ne peut désormais plus supporter une nouvelle crise.
Il y a donc urgence, dès aujourd’hui, de se remobiliser afin de se mettre tous ensemble au travail pour l’intérêt de tout le Peuple malagasy !
Il est temps également de rassembler ce qui est épars et mettre en place ce processus long, complexe et délicat de la Réconciliation nationale. A cette occasion, parce que « la Réconciliation ne se décrète pas », chacun saura faire les concessions nécessaires pour que, sur le temps, notre Pays soit plus apaisé.
Dans ce contexte, l’opposition a tout son rôle à jouer, dans la tolérance, le Fihavanana et le respect des Institutions. « Tao-trano tsy efan’ny irery ».
Il nous faut maintenant, derrière le Chef de l’Etat, construire le développement économique, bâtir un vrai bien-être social pour tous et ériger de nouvelles règles de fonctionnement de notre vie en commun afin d’éviter de nouvelles crises.
Les troubles de ces derniers jours ont été très vivement condamnés par nos Compatriotes. Ils l’ont également été par la Communauté internationale toute entière.
Aujourd’hui, les urgences sont là :
- notre Pays doit poursuivre dans la sérénité ses discussions avec les bailleurs de fonds afin de pouvoir faire redémarrer au plus vite notre économie, mise à mal par plus de 12 ans de crise ;
- au plan international, notre diplomatie doit être rapidement mobilisée. Elle doit être renforcée pour aller dire, partout dans le monde, l’ambition qu’a le Peuple malagasy de vivre sereinement, dans la démocratie et dans des conditions économiques et sociales dignes. Notre diplomatie économique doit être maintenant mise en œuvre pour tisser les nouvelles coopérations et favoriser les investissements internationaux.
N’en déplaise à quelques « agitateurs anti-démocratiques » (du passé ou des temps présents) qui ont été pour la plupart les fauteurs de crise au cours de ces douze dernières années, notre Pays doit maintenant aller de l’avant.
Le Peuple malagasy a aujourd’hui une juste impatience.
Le monde de l’entreprise, les forces vives sociales et les mouvements civiques sont prêts à se mobiliser et à protéger l’ordre social pour le développement démocratique de Madagascar.
La Communauté internationale, dans son ensemble, a dit ces derniers jours toute sa solidarité avec le Peuple malagasy et sa confiance envers ses dirigeants.
Ces derniers doivent maintenant hâter le pas pour s’atteler au seul vrai chantier qui intéresse, ici et maintenant, chaque Malagasy : le développement de notre Pays.
Alors oui, les « agitateurs anti-démocratiques » doivent maintenant laisser vivre la démocratie !
Qu’ils laissent tranquilles ceux qui ont envie d’honnêtement travailler, d’entreprendre et de conduire le Pays vers le développement.
Que toutes les bonnes volontés se rassemblent pour se mettre au travail derrière le Chef de l’Etat, le Raiamandreny de tous les Malagasy.
Que tous les Malagasy, d’ici et d’ailleurs, participent à cette fraternelle mobilisation patriotique. « Tsy misy mafy tsy laitry ny zoto ».
Il y a urgence et il ne faut pas laisser planer le doute sur nos intentions d’aller droit devant, debout, et fiers de participer à la construction d’un grand Pays, de notre Nation éternelle, Madagascar.
Hoan’ny Tanindrazana ! »