Les tensions politiques en train de s’apaiser
A un peu plus de huit mois des premières échéances électorales, la fièvre gagne tous les états-majors politiques et elle se ressent à tous les niveaux. Les grandes manœuvres commencent tout juste. Les candidats potentiels donnent de la voix. Le camp présidentiel est en train de se renforcer, en changeant une partie de son équipe gouvernementale. Les ministres de certains secteurs-clés s’activent pour que des résultats palpables soient constatés rapidement. Mais les citoyens, pour le moment, restent circonspects et attendent de voir la concrétisation des annonces faites. Ce sont, surtout, vers les infrastructures routières que leurs yeux se tournent. Les travaux de réfection vont, dit-on, commencer incessamment. Ils ont été retardés par les intempéries engendrées par les cyclones. Que ce soit pour les rues de la Capitale ou pour les routes nationales, il y a une véritable urgence. Le ministre des Travaux publics en est tout à fait conscient et a élaboré toute une stratégie pour tenir les délais qui lui ont été impartis. L’expérience du passé montre qu’il faut juger les exécutants à l’aune de leurs réalisations et la population attend de voir la suite des événements. Le régime a donné une importance particulière à la célébration de la journée du 8 mars et comme nous l’avons titré, le couple présidentiel a fait un clin d’œil aux femmes malgaches. Les manifestations organisées à cette occasion ont été plutôt réussies et ont drainé beaucoup de monde. L’importance de la femme dans la société malgache a été soulignée et est un thème porteur pour la prochaine campagne présidentielle. Sur l’échiquier politique, les principales plateformes avancent prudemment leurs idées. La majorité des acteurs veut la tenue des élections. Ils souhaitent une révision du code électoral pour qu’il y ait un scrutin transparent et équitable. Le député Siteny Randrianasoloniaiko, quant à lui, ne cache plus ses intentions d’être candidat. Les tournées qu’il entreprend, actuellement, prennent l’allure d’une véritable campagne. Il a fait un véritable triomphe à Ikongo dans le fief du vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Brunelle Razafintsiandraofa.
L’actualité internationale reste toujours centrée sur l’évolution de la situation en Europe. Le conflit russo-ukrainien se déroule, principalement, entre ces deux protagonistes, mais il s’est transformé en une confrontation entre les Russes et les Occidentaux. Les pays de l’Union européenne et les Américains sont parties prenantes. Les Chinois, les Indiens et les Iraniens ont, eux aussi, leur mot à dire et peuvent influer indirectement sur le tournant des événements. Pour le moment, il n’y a pas d’évolution notable sur la ligne de front. L’envoi d’une salve de 80 missiles sur les villes ukrainiennes, avant-hier, a fait penser que l’état-major russe voulait montrer sa puissance, mais leur homologue ukrainien a affirmé avoir parfaitement maîtrisé la situation.
La France est engluée dans les manifestations organisées pour empêcher l’adoption de la réforme de la retraite à 64 ans. Les syndicats sont en pointe dans les mouvements de contestation. Le nombre de personnes dans les rues avoisine les deux millions et montre le succès du mouvement de contestation. Mais la bataille qui se joue aussi au Parlement risque d’être remportée par le gouvernement. La Première ministre, Elisabeth Borne, est prête à recourir à l’article 49-3 pour faire passer la réforme.
Madagascar se dirige lentement mais sûrement vers la tenue de ses prochaines élections. Les débats se font de plus en plus passionnés au fur et à mesure, mais l’unanimité semble se faire sur la nécessité de ne pas reculer l’échéance. Le dialogue entre les acteurs de la vie politique paraît s’imposer et l’idée fait petit à petit son chemin au sein de l’opinion. Les tensions qui existent sont en train de s’apaiser.
Patrice RABE
