Beaucoup de régions et de districts du pays sont suivis si l’on s’en tient aux explications du ministère de la Santé publique.
La peste revient chaque année dans les districts de la Grande Île. Des victimes sont déplorées et la propagation de cette maladie dans la région Amoron’i Mania depuis le mois de mars dernier interpelle sur l’efficience et l’efficacité des initiatives de campagne de lutte contre ce fléau. Pour rappel, la maladie a fait deux décès selon un parlementaire du district d’Ambositra. Joint au téléphone pour de plus amples informations concernant la situation actuelle, la direction régionale de la santé publique de l’Amoron’i Mania nous a invité à se « tourner vers le ministère central » censé avoir les données et habilité à communiquer là-dessus. Une technique propre aux agents de l’administration publique et qui semble être la norme depuis des années. Il est, en effet, connu de tous que les responsables auprès des ministères n’osent pas communiquer et divulguer les informations lorsque celles-ci leur semblent sensibles ou justes par peur de représailles de la part des instances supérieures du pays. Dans un ultime recours, nous avons essayé une approche auprès de la direction de la veille sanitaire et de la surveillance épidémiologique du même ministère. Nos efforts ont été vains. Aucune information concernant la situation de la peste dans la région Amoron’i Mania ou à Madagascar n’a pu être obtenue.
Lacune. Un entretien avec un responsable, qui a préféré taire son nom, auprès de la santé publique concernant la résurgence de l’épidémie de peste à Madagascar a par ailleurs fait savoir que « le ministère ne dispose pas d’information concernant cette épidémie ». Le même agent de noter que si la peste revient chaque année à Madagascar, c’est qu’il y a une « problématique de fond aussi bien dans les stratégies de campagnes de sensibilisation et de communication que dans les pratiques et les habitudes de la population malgache ». À en croire le responsable, « la problématique réside dans l’inexistence de lien de confiance et de partenariat entre les agents de la santé publique et la population ». La peur des centres de santé, la peur ou le mépris des médecins, l’incapacité des médecins à communiquer facilement avec les populations des régions du pays, enclavées ou non, constituent autant d’obstacles à l’efficience des campagnes de lutte contre la peste. À cela s’ajoute le flou entretenu par le ministère autour de la situation exacte des épidémies par une « communication opaque et superficielle ». Il conviendrait toutefois de noter que les centres de santé éparpillés dans les quatre recoins de l’île disposent des moyens et outils nécessaires permettant de dépister la peste. Et qu’en cas de suspicion, un dispositif est directement déclenché afin de contenir la maladie.
José Belalahy
Une spécificité à Madagascar : le Famadihana. Très important culturellement. Extrait de Wikipédia : « Les autorités ont constaté ces dernières années que les périodes durant lesquelles les cérémonies de famadihana étaient organisées, coïncidaient à la résurgence d’épidémie de peste pulmonaire, endémique à Madagascar. Les bactéries restant toujours actives plusieurs années après le décès des personnes malades. ». Quel dirigeant aura le courage d’informer la population ( par exemple dans un discours télévisé) ?