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dimanche, décembre 15, 2024
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Flambée des prix des produits alimentaires : Le circuit de production à réorganiser 

Les prix flambent sur les marchés (PPN).

La plupart des ménages, aussi bien dans la capitale que dans les régions, ne cessent de se plaindre en raison de la flambée des prix des produits alimentaires sur le marché local. 

A titre d’illustration, le prix du kilo des carottes s’élève actuellement aux alentours de 5 000 Ar sur les marchés de la capitale contre 2 000 Ar auparavant. Dans la ville de Toamasina, cela a même atteint 10 000 Ar le kilo. Quant à l’oignon, le prix du kilo s’affiche à 8 000 Ar si le prix plafond était de l’ordre de 3 000 Ar. Parlant du produit de première nécessité qu’est le riz, le « kapoaka » coûte 1 200 Ar, soit près de 4 200 Ar le kilo sur certains marchés de la capitale. D’autres commerçants affichent des prix entre 3 800 Ar et 4 000 Ar le kilo du riz de variété locale. S’agissant de l’huile de table, le litre s’acquiert à 10 000 Ar. La viande de zébu ou de porc, se vend aux alentours de 20 000 Ar le kilo. 

Stabiliser les prix

Ce n’est plus à la portée de toutes les bourses. En effet, bon nombre de ménages ne peuvent plus acheter des légumes, de la viande et des produits de première nécessité par kilo en raison de l’effritement de leur pouvoir d’achat. Parlant entre autres, des légumes, de nombreux consommateurs n’achètent qu’un seul petit tas de carottes dont le prix est passé de 500 Ar à 1 000 Ar en un si peu de temps. Il en est de même pour l’oignon. Quant au riz, la principale denrée alimentaire des Malgaches, ils ne peuvent plus en acquérir qu’en « kapoaka ». Et pour la viande, les bouchers acceptent d’offrir une petite quantité de viande hachée ou de saucisse pour une valeur de 1 000 Ar à 2 000 Ar. Face à cette flambée des prix des produits alimentaires, l’Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID) a suggéré de réorganiser le circuit de production des produits agricoles allant des paysans producteurs qui en sont les principaux fournisseurs jusqu’à la mise à disposition de ces produits alimentaires auprès des consommateurs finaux. « Cela permettra de stabiliser les prix de ces produits alimentaires », a évoqué Faly Rasamimanana, coprésident de l’ADID lors de son entrevue avec la presse hier. 

Territoires agricoles durables

Et lui d’ajouter que la création d’une plateforme des acteurs opérant au niveau de ce circuit de production appelée communément « sustainable community » s’impose pour ce faire. Il est à rappeler que l’ADID œuvre déjà au niveau du secteur productif en amont en coordonnant la mise en place des Territoires Agricoles Durables dans les régions Atsinanana, Analamanga et Atsimo Andrefana. « Cette agence travaille en étroite collaboration avec des coopératives agricoles en orientant les acteurs pour faciliter leur mise à disposition des intrants agricoles, des équipements et matériels agricoles ainsi que des produits alimentaires proprement dits. Nous pouvons même assurer la planification de l’approvisionnement en matières premières par les coopératives de producteurs auprès des promoteurs des industries de transformation. Les acteurs locaux sont entre temps mobilisés pour surmonter les différents problèmes rencontrés pour ne citer que le problème d’évacuation des récoltes suite à la dégradation des routes », a-t-il enchaîné. 

Engrais NPK biologiques

En revenant sur la mise en place des Territoires Agricoles Durables, une usine de production d’engrais NPK biologiques est déjà fonctionnelle à Toamasina. « Notre objectif est d’augmenter sa capacité de production de l’ordre de 1,5 tonne par jour en l’espace d’un mois. Nous fournissons des variétés d’engrais adaptées à trois plantations, à savoir, le riz, les cultures maraîchères et le maïs  ». Ces engrais biologiques fabriqués sont les résultats des recherches menées par les scientifiques de la FOFIFA, du Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural. Tout en valorisant les expériences acquises dans le cadre des bonnes pratiques agricoles, de nombreuses expérimentations ont été réalisées au niveau des sites vitrines des producteurs. Cela a été concluant, selon les promoteurs. D’aucuns reconnaissent qu’il faut booster la production pour faciliter la mise à disposition des produits alimentaires et par la suite stabiliser les prix de ces denrées au profit des consommateurs. 

Affronter le marché international

Par ailleurs, l’ADID promeut la fabrication de compost et de provende à partir de l’élevage de mouches BSF qui se nourrissent principalement des épluchures de fruits et légumes. « Avec ces intrants agricoles biologiques, on enregistre une hausse progressive du rendement de productivité tout en rendant les sols plus fertiles. Un autre avantage de l’utilisation des engrais naturels est que les besoins en ces intrants vont diminuer à terme. En outre, la mutualisation des moyens de production constitue également notre leitmotiv afin de réduire le coût de revient des paysans. Nous avons bel et bien constaté que ce regroupement des acteurs constitue un moyen efficace nous permettant d’affronter le marché local, et partant le marché régional dans le cadre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, voire le marché international ». La traçabilité des produits alimentaires destinés aux consommateurs finaux est en même temps assurée grâce à la mise en place de ces Territoires Agricoles Durables. L’ADID prône déjà la digitalisation du secteur de l’agriculture en réalisant des vidéos reporting montrant le suivi de l’évolution de toutes les interventions au niveau des producteurs, et ce, dans le cadre de la transparence et de la bonne gouvernance.        

Navalona R

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