
La décision de certains députés de la mouvance de s’opposer à la motion de censure contre l’actuel gouvernement aggrave les scissions au sein de cette mouvance.
Les anciens membres du CT (Congrès de la Transition) de la mouvance Ravalomanana étaient les premiers à avoir officiellement déclaré leur opposition au régime en place. C’était peu avant le « retour forcé » de l’ancien président. Cette déclaration n’a pas été cautionnée par les dirigeants du TIM et de la Mouvance. Après le retour de l’ancien président, les 21 députés du « Tiako I Madagasikara » ont annoncé lors d’une conférence de presse à Tsimbazaza leur basculement dans l’opposition et leur départ de la PMP (Plate-forme pour la Majorité Présidentielle). Ayant dénoncé l’arrestation musclée de Marc Ravalomanana, ces élus se sont conformés aux consignes de ce dernier. Actuellement, force est de constater que Me Hanitra Razafimanantsoa et Guy Rivo Randrianarisoa, deux représentants de la mouvance Ravalomanana au sein du bureau permanent de l’Assemblée nationale, ne cautionnent pas cette position officielle des parlementaires pro-Ravalomanana. Ils sont arrivés à convaincre quelques députés de la mouvance à donner leur signature pour contester la motion de censure contre l’actuel gouvernement. Reste cependant à savoir si Hanitra Razafimanantsoa, Guy Rivo Randrianarisoa et le ministre Roland Ravatomanga qui n’a pas intérêt à ce que le TIM bascule dans l’opposition ont obtenu la bénédiction de l’ancien président. A noter que Me Hanitra Razafimanantsoa et Guy Rivo Randrianarisoa étaient absents du territoire national lors de la déclaration d’opposition faite par les élus du TIM. Cette absence pourrait-elle les excuser ?
« Ampamoaka ». Par ailleurs, on a appris hier que les membres du bureau politique du TIM dirigé par Solofonantenaina Razoarimihaja n’adoptent pas la même position que ces trois dirigeants de la mouvance Ravalomanana qui, pour les militants du Magro, s’accrochent à leur « seza ». Quoi qu’il en soit, l’heure de vérité sonnera lundi prochain. Un « Ampamoaka » est prévu lors d’un sommet que les partisans de l’ancien président organiseront à Bel Air ce lundi. A noter que c’est actuellement la confusion totale au sein de la famille politique de Marc Ravalomanana. On ne sait plus qui fait quoi. On n’entend plus les revendications et les contestations contre la détention de l’ancien président dans un camp militaire à Antsiranana. Lalao Ravalomanana a déjà lancé un appel à la réconciliation nationale, mais le président Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore répondu. La manifestation organisée par les partisans de l’ancien président a abouti à des arrestations. Soudainement, des dirigeants du TIM ont signé une lettre pour enterrer la motion de censure contre le gouvernement de Kolo Roger. En tout cas, la position de Roland Ravatomanga, de Me Hanitra Razafimanantsoa et de Guy Rivo Randrianarisoa pourrait s’expliquer par le fait qu’il serait plus facile de négocier le cas de Marc Ravalomanana quand on est à l’intérieur du régime.
R. Eugène