La première visite du Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT) à Madagascar s’est terminée sur une « inquiétude face à la surpopulation dans les prisons » du pays. Dirigée par Juan Pablo Vegas, la délégation a visité, du 16 au 27 avril « 30 lieux de privation de liberté dans différentes régions du pays, y compris des prisons, des postes de police et de gendarmerie, des Toby (maisons privées affiliées à l’église qui accueillent des personnes souffrant de troubles mentaux et pratiquent l’exorcisme entre autres méthodes de traitement) et des établissements psychiatriques ». Le verdict dresse un tableau sombre du système carcéral et judiciaire malgache. Juan Pablo Vegas évoque une surpopulation carcérale extrême constatée dans les prisons. Le taux atteindrait près de « 1000% dans certaines d’entre elles » selon lui. Juan Pablo Vegas invite ainsi les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates. Le Sous-comité déplore également « des conditions de détention cruelles, inhumaines et dégradantes, contraires aux normes du droit international ». Ce qui amène les experts à recommander la reconsidération « des politiques pénales malgaches » ainsi qu’à adopter « des mesures urgentes », y compris des « alternatives à l’emprisonnement ».
José Belalahy