L’exploitation artisanale informelle de mica, activité minière localisée dans le Sud de Madagascar, est l’une des filières où le travail dangereux effectué par les enfants est encore fortement présent.
Les garçons extraient le mica dans les tunnels souterrains des mines, et sont exposés à un manque d’oxygène et à l’asphyxie, tandis que les filles (ainsi que les femmes) se chargent des travaux en surface, et sont, par ailleurs, exposées aux sollicitations d’ordre sexuel des collecteurs. Le travail de ces enfants se fait dans des conditions dangereuses pour leur santé, voire leur vie. Leur nombre est estimé à 10 000 dans les mines de mica à Madagascar. Nombreux parmi eux développent de graves maladies respiratoires pour avoir respiré pendant de longs moments les poussières de mica.
Pressions économiques
Les communautés productrices de mica de Madagascar sont confrontées à une pauvreté extrême. Les impacts économiques de la pandémie de Covid-19, entre autres, ont fait chuter le prix du mica. Les revenus des ménages s’en trouvent diminués, tandis que la sécheresse persistante a rendu toute activité agricole quasiment impossible. Les prix des denrées alimentaires s’envolent et l’insécurité reste problématique. Autant de facteurs qui amènent les ménages à envoyer leurs enfants travailler dans les mines de mica.
Madagascar Shines
Afin de lutter contre cette forme d’exploitation et de travail dangereux des enfants, le projet Madagascar Shines, un accord de coopération de 4,5 millions de dollars soutenu par le Département Américain du Travail (DOL) et l’organisation internationale PACT, s’investit directement auprès des communautés concernées. Une visite de la représentante de DOL, Natalie Kosloff, est prévue la semaine prochaine à Tolagnaro, au cours de laquelle elle prévoit de rencontrer les parties prenantes du projet et élaborer le plan global de suivi et d’évaluation du projet.
Actions
Le projet apportera son appui en matière de résilience des familles de mineurs en fournissant des services éducatifs à 1 800 enfants et des services de subsistance à 2 200 adultes. S’y ajoutent plusieurs autres volets, incluant la sensibilisation du public sur l’exploitation du mica, le renforcement des capacités des agents de l’Etat en matière de protection des enfants, la mise en place d’un code de conduite pour l’exploitation du mica.
Il faut savoir que Madagascar figure parmi les plus grands producteurs mondiaux de feuilles de mica et exporte 87 % de sa production vers la Chine. Ce minerai, du fait de ses caractéristiques isolantes, y est utilisé dans la fabrication de pièces électroniques dans l’industrie automobile, téléphonique et aéronautique.
Hanitra R.