jeudi, mai 22, 2025
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DIANA :  Sport :  La région dégringole

La Diana d’autrefois était cette région qui raflait des médailles, c’est cette jeunesse passionnée de sports aussi bien individuels que collectifs. Désormais, gagner se conjugue au passé. Dépourvue de force, elle se place dans les tribunes en applaudissant les autres. . . Ces vingt dernières années, les amateurs d’athlétisme, de football et de basket-ball n’entendent plus les clubs de la région. Les vieux joueurs s’en veulent, se demandent « n’avons nous pas transmis notre savoir à la nouvelle génération »… 

Le temps file à toute vitesse, les adolescents ont d’autres projets. Courir après le ballon n’est plus intéressant. « La vie est dure. L’argent se fait rare, je préfère m’appliquer à chercher un emploi. Si j’en trouve un, je serai financièrement sécurisé. Je ne gaspillerai pas ma jeunesse à être un pion d’un club sportif », se confie Kamar Ndriandahy, 23 ans, ancien membre d’une association sportive d’Antsiranana. D’autre avance que le sport n’est plus comme avant, Eric Haribenja se désole en disant : « c’est devenu comme en politique. Avoir une bonne hygiène de vie est un critère, c’est vrai, mais il faut également connaître des gens pour avoir une place. Alors, même si je mesure 2m05, si je ne connais pas quelqu’un dans le club, je ne m’assoirai même pas sur le banc de touche ». Telles sont les versions des jeunes. Mais, les anciens ont également leur mot à dire. « Les adolescents de nos jours n’ont pas de patience, c’est ce que je puis dire. Le sport nécessite un travail monumental : il exige non seulement le physique, mais aussi un fort état d’esprit. Nous recrutons des jeunes dans notre club. Cependant, nous avons remarqué qu’ils veulent directement être des icônes internationales comme leurs idoles. Ils veulent directement briller. Alors qu’il faut s’entraîner pour avoir un titre. Un joueur qui marque des buts à chaque match ne veut pas dire qu’il est le meilleur, non ! C’est son coéquipier qui a su passer le ballon au bon moment et au bon endroit. C’est la défense qui a accompli sa mission. Bref, c’est un travail d’équipe. Un joueur ne peut pas garder le ballon depuis le centre et marquer dans le camp adverse tout seul. Pourtant, c’est ce que nous voyons actuellement ». Donc, d’après ce président de club, tout le monde veut être la star sur le terrain. Les supporters avancent leurs opinions. Elysé Jaotiana, un grand fan du Cosmos Secren soulève : « le sport collectif a dégringolé dans la région Diana. Je m’en souviens bien, partout où je vais, j’étais fier des clubs Tavaratra. Aujourd’hui j’ai honte. Nos meilleurs joueurs quittent les associations sportives d’Antsiranana pour jouer ailleurs. J’ai demandé à l’un d’entre eux, il m’a franchement répondu que l’institution sportive ne les satisfait plus. Apparemment, ils se sentent exploités ». De loin, les profanes et les nostalgiques constatent que les athlètes manquent d’agressivité… Par ailleurs, le problème ne vient pas d’un seul sens. Les affiliés à ce domaine, de la fédération régionale, jusqu’aux supporters en passant par les joueurs contribuent à la régression. Berlioz Andriamihaja, les Mena Kely et les autres étaient la fierté, mais ils ont fait leur temps. « Les relèves ne sont plus à la hauteur », pense un ancien athlète. Si la province d’Antsiranana était sur le toit de la Grande île en termes de sport, la référence du Sud-Ouest de l’Océan Indien, elle figure dorénavant en bas de la liste et ce quoique les autorités locales fassent pour rehausser la barre… Sous un autre angle, l’impact de la suspension du stade manara-penitra Mitabe de Diego-Suarez n’est pas négligeable. Impatients, les sportifs en herbe se tournent vers une autre activité plus lucrative que d’attendre l’inauguration ! 

Iss Heridiny

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