C’est un climat de plus en plus oppressant dans lequel vit la population malgache. En apparence, il n’y a pas de véritable agitation, mais sous cette tranquillité de façade existe une véritable inquiétude. La peur est omniprésente chez les citoyens qui vivent dans la crainte d’être attaqués et d’être dépouillés aussi bien chez eux qu’à l’extérieur de leur domicile. Les zones d’insécurité se sont multipliées et il est risqué de circuler dans ces endroits sans prendre ses précautions, c’est-à-dire sans s’y rendre à plusieurs. Antananarivo se rapproche de plus en plus de certaines grandes villes étrangères où le taux de criminalité est à la limite du supportable.
Une atmosphère sociopolitique délétère
La population malgache n’a peut-être jamais connu un tel sentiment d’inconfort moral depuis de nombreuses années. Sous la Transition, elle vivait sous la crainte de la répression des forces de l’ordre lors des manifestations. Durant la présidence du président Hery Rajaonarimampianina, le climat oppressif était moins difficile à supporter. Pendant le quinquennat du chef de l’État actuel, aucun mouvement de protestation n’a été toléré. L’insécurité existait, mais elle était relativement bien maîtrisée par les forces de sécurité. Mais ces derniers temps, elle est devenue hors de proportion. La pauvreté, qui s’est répandue, a favorisé une délinquance qui est de plus en plus agressive. Les malfaiteurs n’ont plus aucun sens moral et n’hésitent pas à blesser et à tuer. Les citoyens sont impuissants devant les attaques qui sont menées et ils préfèrent rester passifs. On constate un repli sur soi. Chacun se calfeutre chez lui et ne réagit pas aux appels au secours des malheureux agressés. Certains quartiers sont devenus de véritables coupe-gorges où il est déconseillé de s’y rendre à la tombée de la nuit. Aujourd’hui, les Malgaches éprouvent un sentiment de mal-être qu’il sera difficile à dissiper. L’atmosphère sociopolitique actuelle est de plus en plus délétère.
Patrice RABE
Te hanao aminy eo ka mbola hiraikiraiky hifidy an’i Rainilainga Raini-dedaka …