La détention de l’ancien président dans un camp militaire à Antsiranana commence à susciter des réactions au niveau international. Hier, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) basée à Dakar (Sénégal) a publié un communiqué où elle lance un appel à la libération de Marc Ravalomanana. Organisation non gouvernementale ayant un statut spécial à l’ECOSOC aux Nations Unies et membre observateur à la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de l’Union africaine, la RADDHO « condamne fermement la violation des droits fondamentaux de l’ancien président Marc Ravalomanana garantis par la Constitution nationale et les instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels l’Etat Malgache a souscrit ». Cette ONG internationale « exige la libération immédiate et sans condition de l’ancien président Ravalomanana ; demande au gouvernement d’accélérer le processus de réconciliation nationale à Madagascar et invite la communauté régionale et internationale à accompagner le Peuple malgache tout au long du processus de réconciliation nationale ».
Silence complice ? Dans son communiqué, la RADDHO de souligner : « Après avoir appris que le président de la République Hery Rajaonarimampianina a fait un geste de compassion afin de permettre à l’ancien président d’assister aux funérailles de sa sœur, la RADDHO encourage le président de la République à aller dans le sens de la réconciliation nationale pour l’intérêt du Peuple malgache. » Quoi qu’il en soit, on s’interroge sur le silence des organisations régionales, continentales et internationales sur la détention de l’ancien président dans le nord du pays. La SADC, l’Union africaine et les Nations Unies se taisent sur les conditions de détention de Marc Ravalomanana alors qu’ils encouragent l’accélération du processus de la réconciliation nationale. Or visiblement, le traitement infligé à l’ancien président semble être loin de favoriser le dialogue et le rapprochement, préalables à une vraie réconciliation nationale. En tout cas, si les partisans de Marc Ravalomanana adoptent une attitude prônant l’apaisement malgré les conditions de détention de ce dernier, c’est parce qu’il y aurait déjà un début de négociation ou de dialogue entre les deux parties. Désormais, tout est question de temps et de patience.
Recueillis par R. Eugène