Faisons un tour dans l’actualité! Les communales n’auront plus lieu cette année. Les sénatoriales non plus. A défaut de grands électeurs, la Haute Cour Constitutionnelle n’en pouvait plus d’attendre un Senat qui ne verra le jour que l’année prochaine. Elle a décidé sans les deux membres qui manquent encore à sa composition, de choisir parmi les hauts conseillers Jean Eric Rakotoarisoa pour présider l’institution et assurer son fonctionnement. Il vaut mieux prendre les devants que de rester à se tourner les pouces.
Absence de volonté politique
Marc Ravalomanana et Jean Marc Koumba ont-ils réellement été complices dans le retour inopiné du premier ? Le public dans sa grande majorité ne donne pas tort à un compatriote qui rentre dans son pays natal par quelque moyen que ce soit. Quant à l’ancien garde du corps de nationalité étrangère, il s’est installé à Antsirabe depuis qu’il a épousé une Malgache. Néanmoins, interrogée par la gendarmerie de Fiadanana, sa garde à vue a été prolongée. Il aurait maintenant été déplacé à Antsiranana pour les besoins de l’enquête. Son avocat et sa famille s’inquiètent de ne pas être avertis sur l’endroit et les conditions de détention alors que la culpabilité n’est pas établie. L’opinion aussi commence à se poser des questions sur le respect des droits de l’homme.
Ouf de soulagement au gouvernement ! Mais la page du remaniement est-elle réellement tournée après n’avoir fait qu’une victime? Le Premier ministre Kolo Roger n’accepte pas que l’on révise un gouvernement qui n’a à son compteur que six mois d’exercice. Il faut lui donner un peu plus de temps avant de le juger même si le semestre a donné l’impression d’avoir été passé les bras croisés. Le retard des financements a fait que les résultats n’ont pas encore répondu aux attentes. Exit les 7% de taux de croissance à la fin de l’année. Le public, en tout cas, continue de se demander pourquoi Fienena a-t-il été limogé alors que les délestages continuent des plus belles dans certaines régions ? Le gouvernement aurait pu rester intact sans se créer des adversités politiques.
A l’Assemblée nationale, temple de la démocratie, la versatilité demeure une seconde nature pour les députés. Hier on se prononce pour une pétition favorable à une motion de censure, le lendemain on défend une autre pétition de rejet de la motion. Hier on se range dans l’opposition, le lendemain on rejoint sans attendre la plate-forme pour la majorité présidentielle que l’on vient de quitter. Moralité, les députés n’évoluent dans un sens ou dans un autre que pour mieux se lotir. Les membres du bureau permanent ont reçu chacun leur véhicule 4X4, les autres enragent mais n’ont pas perdu espoir d’en recevoir. La session est longue et la menace d’une motion de censure reste une épée de Damoclès.
Le panorama n’est pas réjouissant. Il ne montre que des faiblesses qu’il est cependant possible de surmonter. Tout est question de volonté politique. Mais encore faut-il l’avoir pour aller véritablement de l’avant ?
Zo Rakotoseheno