À Madagascar, les chancelleries étrangères, à l’exemple des Nations Unies, ne prennent-elles pas soin de mettre à jour leur liste protocolaire par rapport aux nouvelles nominations et/ou aux actes d’abrogation des membres des différents organismes publics et des organes constitutionnels ? Force est de se poser la question au vu de ce qui s’est passé jeudi dernier au siège du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM). Son ancien président – au même titre que tous ses membres – est arrivé en fin de mandat depuis l’an dernier. Mais grande fut la stupéfaction de certains observateurs, surtout extérieurs, lorsqu’ils ont vu un diplomate venir avec une voiture (plaque verte) de l’organisme onusien au siège du CFM et se faire recevoir par son ancien président, déjà démis de sa fonction et de son mandat.
Dans cette affaire, l’ONU ignorait-elle la loi en vigueur à Madagascar régissant le régime de mandat et de fonction des responsables des organes constitutionnels, dont tout pouvoir d’autorité cesse de droit après mandat, contrairement à la situation des chefs des Institutions ? Ce ne serait pas un organisme international, dépositaire des conventions internationales, qui se hasarderait à violer la Convention de Vienne en matière consulaire.
Dans ce cas, y aurait-il eu une faute de vigilance, ce qui aurait rendu ce diplomate onusien victime d’un acte d’usurpation de titre et de fonction et se serait amené à penser que le président sortant dispose encore de pouvoir légal de représenter le CFM auprès des chancelleries étrangères ? Du côté du gouvernement malgache, il est difficile de croire que toute autorité politique compétente en matière de relations extérieures et de politique étrangère puisse se laisser représenter auprès des ambassades et organismes internationaux par des personnes qui n’ont plus la qualité requise, comme ce fut le cas jeudi dernier.
A.R