Un moment singulier, quand l’ancien Secrétaire général du ministère de l’Agriculture malgache, Philibert Rakotoson, est apparu avec un bol de riz à la tombe de Yuan Longping (1930-2021) à Changsha, dans la province du Hunan en Chine, le 28 juin. En réalité, cette personnalité malgache est venue dans ce pays pour se rendre à la 3e exposition économique et commerciale Chine-Afrique. Mais la première chose qu’il a faite, en arrivant, a été de rendre hommage au père du riz hybride. Par le biais d’un bol de riz hybride qu’il a déposé sur la sépulture du défunt.
En effet, Yuan Longping n’est autre que l’inventeur de cette graine améliorée. Au plus fort de la coopération agricole entre Madagascar et la Chine, 20 agronomes chinois sont venus à Madagascar avec plus de 80 variétés de riz. En 2007, soutenue par la Chine, une vitrine de plantation a été mise en place dans le pays. Ces spécialistes chinois se sont attelés à étudier les facteurs naturels et techniques qui bloquent la riziculture malgache. Par exemple, ils ont découvert qu’une espèce de grenouille et une espèce de caméléon sont néfastes pour les jeunes plants.
L’objectif était alors de tripler la production à l’hectare avec le riz hybride. Si les perspectives étaient alléchantes, l’utilisation du riz hybride a rencontré de la réticence auprès de certains acteurs du riz dans la Grande Île. L’amélioration de la production pourrait aussi avoir des conséquences inattendues sur le marché local, encore en partie tributaire de l’importation. Malgré sa longue relation avec le riz – son peuple, issu de la « civilisation du riz », a façonné les grands mouvements démographiques et historiques en Afrique d’antan, entre autres, Madagascar peine à en vivre sur ses propres terres.
Maminirina Rado
