Lier son avenir à celui d’une autre personne est une décision importante, on le sait. Mais qui marier ? Aujourd’hui, cette question semble inopportune car l’évidence semble couler de source et la réponse est « on est amoureux l’un de l’autre alors on se marie ». Mais où trouver cet être cher ? Laisser le hasard de la vie décider de son sort n’est pas si facile que ça, pour preuve, bon nombre de célibataires sont en vain, en attente de cet heureux moment où un flash soudain éclaire deux êtres et tout commence, le coup de foudre. Mais la simultanéité du phénomène est rarissime, il faut le dire, même si dans notre for intérieur tout le monde a en secret son type d’homme ou son type de femme. Certains tentent de limiter leur choix de décision comme disent les rationnels en recourant à l’Internet où d’un simple clic on peut circonscrire la personnalité, les pôles d’intérêt etc. d’un ou d’une autre et peut déboucher sur « grand amour ». Cette démarche bien que virtuelle malgré des perversités difficilement décelables a fait ses preuves avouées ou non.
Mais dans tout, un individu est naturellement formaté par son environnement social, familial, clanique ou même ethnique quand il s’agit de nous Malgaches.
La solution de facilité est souvent de laisser faire les choses et advienne que pourra. Sans l’avouer, un mariage est toujours arrangé quelque part, soit par la famille, qui, insidieusement oriente nos choix, ne serait- ce que par la religion (choix de la paroisse), par l’orientation culturelle et historique des parents, par l’orientation professionnelle (même pôle d’intérêts), par son historique économique (évolution des besoins). Bref on est toujours formaté quelque part pour se marier avec un autre formaté autant que soi. « Un Bantou de brousse a peu de chance de trouver femme, une Hova des Hautes Terres malgaches ».
Un bon mariage, c’est quoi ? Si ce n’est l’union harmonieuse de deux êtres ayant les mêmes conceptions de la vie. Un mariage arrangé, même si cela peut paraître ringard est une alternative envisageable, sans que cela soit une seule issue, mais devant le désespoir, des aléas du hasard, que faire ? Mais attention, ne me faites pas dire arrangé ni par les familles, ni par les amis, mais par soi-même, c’est-à-dire qu’il faut aller au-devant, défoncer les portes des formatés comme soi-même.
M.Ranarivao