La vie politique à Madagascar semble, cette semaine, avoir tourné au ralenti. Le calendrier électoral ayant été officiellement fixé, les états majors se préparent du mieux qu’ils peuvent à cette échéance, qui va dicter l’avenir du pays. C’est vers la CENI que tous les yeux se tournent pour connaître la manière dont le processus électoral sera amélioré. La réunion qu’elle a organisée avant-hier a rassemblé la majorité des acteurs politiques et les représentants des organismes internationaux. Les remarques et les interpellations faites ont permis d’avoir une perception plus nette de l’état d’avancement du processus électoral. Beaucoup de questions restent en suspens : celui du nombre d’électeurs ne sera connu que dans quelques jours après le bouclage des listes électorales, le montant du basket fund est encore insuffisant. Dans ce contexte, l’arrivée d’une délégation de la SADC à Tana, chargée de prendre contact avec tous les acteurs de la vie politique est plus instructive et permettra de savoir si les conditions sont réunies pour la tenue d’une élection libre et transparente. Ces émissaires de la SADC ont reçu les représentants de tous les courants politiques, ceux de l’opposition et de la majorité au pouvoir, les membres de la société civile et les membres de la presse. Leur mission a commencé au début de cette semaine et elle va continuer durant plusieurs jours pour leur permettre d’avoir une vision objective de la situation à Madagascar. L’organisation régionale émettra ses recommandations à l’issue de son séjour et elle partagera ses avis à la communauté internationale.
C’est vers l’Afrique, et plus précisément, vers le Niger que l’attention des médias internationaux s’est tournée en cette fin de semaine. La nouvelle d’un coup d’État dans ce pays de l’Afrique a fait l’effet d’une bombe. Les membres de la garde présidentielle ont séquestré le président démocratiquement élu et ont décidé de le destituer. La situation est restée très confuse et le reste encore jusqu’à présent. Des manifestations de soutien au président ont eu lieu dès l’annonce du coup de force, mais elles ont vite été dispersées. Les forces armées n’ont pas tout de suite rallié les militaires qui ont mené le mouvement de rébellion, mais le soir même, un comité s’est formé et a fait une déclaration solennelle à la télévision. Toutes les institutions sont dissoutes et les frontières sont fermées. Les condamnations internationales se sont multipliées. La CEADO a été la première à réagir et l’Union Africaine l’a tout de suite suivi. Les pays occidentaux n’ont pas été en reste. Le secrétaire général de l’ONU a demandé aux militaires rebelles de revenir à la raison. La France qui a une base militaire dans le pays a, elle aussi, demandé que le président Bazum soit libéré. Le Niger est un pays allié de l’hexagone et est un auxiliaire important dans la lutte contre le terrorisme islamique dans la région. Pour le moment, la communauté internationale se contente de suivre l’évolution de la situation et lance un appel à la raison. Mais on suppute qu’en coulisse ont lieu de nombreuses tractations.
Ce qui se passe sur le front ukrainien semble reléguer au second plan, mais on constate quand même une légère évolution des positions respectives des forces armées des deux camps. Une contre-offensive ukrainienne est en train d’enfoncer les lignes de défense à l’ouest de la Crimée. Les observateurs ne peuvent pas donner de nouvelles précises sur cette percée qui a lieu en ce moment.
Les citoyens malgaches se dirigent vers les élections sans manifester un véritable enthousiasme. Les acteurs de la vie politique sont partagés. Il y a ceux qui veulent des élections à tout prix et ceux qui veulent une pause pour une véritable réorganisation du système. À trois mois de l’échéance, on observe un certain attentisme des Malgaches. On se dirige vers les élections bon gré mal gré.
Patrice RABE