Les membres du Mapar d’Andry Rajoelina sont divisés depuis que le choix d’entrer ou non au gouvernement s’est posé. Ceux qui sont entrés soutiennent le président de la République sans ambiguïté. Ceux qui ont fait la fine bouche se méfient du régime au pouvoir. Jusqu’à présent, ils continuent de réclamer le poste de Premier ministre qui leur a échappé malgré les quarante neuf sièges de députés dont ils disposent à l’Assemblée nationale. Cette aile dure du Mapar ne veut pas être assimilée à l’opposition malgré les coups de bélier qu’elle porte sur les murs du pouvoir. Elle n’est pas non plus favorable à un processus de réconciliation qui ne commencerait pas avec la Constitution et en particulier son article 54.
Le taureau par les cornes
La mouvance Ravalomanana est aussi divisée. Une partie, celle qui est dans les institutions, refuse de rejoindre l’opposition malgré la détention et le nouveau procès en préparation contre Marc Ravalomanana et son ancien garde du corps Jean Marc Koumba. Elle penche pour les négociations dans un objectif d’apaisement. L’autre partie, les Zanak’i Dada du Magro, n’admet plus le soutien au régime au pouvoir. Il ne veut plus être le dindon de la farce devant la situation en revendiquant avec détermination le retour à sa résidence à Faravohitra de Marc Ravalomanana. Cette aile revendicatrice ne croit pas que le traitement que l’on fait subir à l’ancien président de la République entre dans le cadre de la réconciliation nationale.
L’absence de transparence ne joue pas en faveur des dirigeants. Pourquoi entoure-t-on avec autant de secrets la détention et le traitement de l’ancien président de la République ? Les dirigeants donnent l’impression d’être sous pression en n’osant pas prendre des décisions appropriées à la situation et conformes aux aspirations de la majorité de la population. Est-ce parce qu’ils se sentent faibles politiquement parce qu’une bonne partie du Mapar et de la mouvance Ravalomanana qui constitue les forces les plus puissantes aux dernières élections leur donnent du fil à retordre. Le pouvoir semble craindre de s’appuyer sur l’un ou l’autre de ces deux camps rivaux même si de facto, Mapar et mouvance Ravalomanana sont parties prenantes dans le régime. Il agit certes mais pour se maintenir au-dessus de la mêlée. Quand prendra-t-il des décisions qui s’imposent à ces deux forces politiques conflictuelles pour apporter réellement l’apaisement ? Le président de la République devrait renforcer sa légitimité et augmenter sa cote populaire s’il prend le taureau par les cornes pour dégager les obstacles qui continuent de barrer la voie de la réconciliation nationale.
Zo Rakotoseheno