
Une révision du Code minier est actuellement en cours. Toutes les parties concernées seront consultées pour cette amélioration, d’après le ministère des Ressources Stratégiques. Par ailleurs, une société nationale sera bientôt fondée pour mieux gérer les ressources minières et pétrolières.
Des imperfections apparaissent dans le Code minier, élaboré depuis l’année 2005. En effet, Rio Tinto QMM (Qit Madagascar Minerals) était la seule compagnie en activité à Madagascar, à l’époque. « Les industries du monde d’aujourd’hui recherchent de plus en plus de matières premières. Ces éléments viennent pour la plupart des ressources minières. La demande est de plus en plus accrue pour les ressources dont Madagascar dispose, si on ne cite que le nickel ou la terre rare. Face à cette évolution, il faut améliorer notre code minier. Le processus est déjà en cours. Nous sommes à la phase de l’état des lieux », a annoncé le ministre des Ressources Stratégiques, Joeli Lalaharisaina, lors d’une rencontre avec la presse, hier matin, dans son bureau à Ampandrianomby.
Société d’Etat. Pour maximiser ses avantages dans les partages de richesses émanant des exploitations de ressources minérales, l’Etat a décidé de créer une société nationale, plus facile à contrôler. En effet, l’Etat Malagasy pourra négocier plus facilement les conditions d’exploitations, grâce à la fixation a priori de sa part de capital et de ceux des partenaires étrangers. « Cette société pourra faire sa propre exploration mais reste également ouverte aux collaborations avec les partenaires. Il est vrai que les sociétés spécialisées dans les secteurs minier et pétrolier nécessitent un capital énorme. Mais Madagascar dispose déjà des ressources naturelles et des structures en place. Les partenaires apporteront pour leur part le capital financier », a expliqué le ministre. Il faut croire que l’Etat Malagasy sera actionnaire majoritaire dans cette société, même s’il ne fera pas d’apport financier. En outre, les investisseurs directs étrangers qui veulent entreprendre dans le secteur minier ou pétrolier à Madagascar ne sont pas obligés de passer par la société d’Etat, pour leurs activités. Cependant, ce passage offre un grand privilège, ne serait-ce que pour la garantie de la sécurité des investissements.
Régulation. Contrairement aux bruits qui ont couru dernièrement, les nouvelles sociétés nationales spécialisées dans les secteurs miniers et pétroliers ne se substitueront pas à l’OMNIS (Office des mines nationales et des industries stratégiques). D’après les explications du ministre de tutelle, ce dernier assurera, comme depuis toujours, la régulation. Avec l’évolution des nouvelles technologies et de la tendance globale sur le secteur des ressources minérales, une anticipation s’impose pour faire face aux prochaines propositions et aux investissements directs étrangers qui viendront tôt ou tard. C’est d’ailleurs pour cela que les réformes ont été lancées. Outre les redevances, les impôts directs et indirects ainsi que les taxes, Madagascar peut encore négocier une grande part de bénéfices qui pourra s’accroître avec le temps.
Antsa R.