Après Antsiranana dont le tribunal s’est déclaré incompétent, Antsirabe est le plus probable prochain lieu de leur jugement.
L’affaire impliquant Marc Ravalomanana et Jean Marc Koumba suite à une plainte contre X de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) continue d’alimenter les débats politiques alors que la situation n’évolue pas. C’est toujours le statu quo depuis le transfert à Antsiranana de l’ancien président et de son ancien garde du corps. « L’enquête n’a pas encore commencé. Malgré tout, les conditions de détention de Marc Ravalomanana sont bonnes à Antsiranana.», a réitéré hier depuis Antsiranana Me Hasina Andriamahadison, avocat de l’ancien exilé d’Afrique du Sud. Par contre, il n’a pas confirmé l’information selon laquelle le juge d’instruction en charge du dossier s’est déclaré incompétent sur le « délit » relatif au retour « non autorisé » de l’ancien chef de l’Etat. D’après le juriste Honoré Rakotomanana, s’il est vrai que le tribunal d’Antsiranana s’est déclaré incompétent et que l’affaire Ravalomanana-Koumba devrait être jugée par la juridiction du lieu où le « délit » s’est produit, on peut s’attendre au transfert des deux prévenus à Antsirabe.
Fief. Cet éventuel transfert n’arrangerait pas le régime en place qui a agi pour la délocalisation à Antsiranana du procès de Marc Ravalomanana à travers le Parquet Général de la Cour Suprême. Pour le régime en place, tenir ce procès à Antsirabe présenterait plus des risques que juger les deux prévenus à Antsiranana étant donné que la Ville d’Eaux reste jusqu’ici le fief de Marc Ravalomanana. C’est à Antsirabe où l’homme d’affaires devenu président de la République a implanté sa plus grande usine de Tiko. Lors des dernières Présidentielles, le candidat soutenu par Marc Ravalomanana a réalisé un score sans appel dans la Ville d’Eaux. Il serait donc plus facile pour les partisans de l’ancien président de rameuter les gens à Antsirabe qu’à Antsiranana. On se souvient encore du bouclier humain qui s’est érigé à l’époque pour contester l’arrestation de Tojo Ravalomanana, fils de l’ancien président, à son domicile à Antsirabe. En tout cas, Antsirabe n’est pas l’unique possibilité après Antsiranana car il suffit que le Parquet Général de la Cour Suprême ordonne une deuxième délocalisation du procès. D’ailleurs, il y a encore Toliara ou Fianarantsoa, deux villes qui présentent moins de risque pour le pouvoir.
R. Eugène
