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vendredi, juillet 4, 2025
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Un porteur du VIH témoigne : «J’avale mes médicaments et je vis comme tout le monde!»

Tojo ne se décourage pas malgré sa maladie.
Tojo ne se décourage pas malgré sa maladie.

Ce n’est pas une histoire ni une légende. L’association Serasera Fanantenana indique qu’à Madagascar, l’épidémie du VIH/SIDA est plutôt de type concentrée, avec une prévalence supérieure à 5% dans les populations les plus exposées, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), les professionnels du sexe et leurs clients, les jeunes, les utilisateurs de drogue injectable… Les séropositifs sont appelés : Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH), autrefois appelées les «sidéens». Ils ne s’identifient pas, mais vivent parmi vous, dans la même société que vous. La preuve… suivez l’interview.

Midi Madagasikara: Pourriez-vous vous présenter et dire comment vous avez attrapé le VIH/SIDA?

PVVIH: Je préfère seulement vous donner mon prénom pour éviter les deux choses qui nous font peur, nous les PVVIH: la discrimination et la stigmatisation. Je m’appelle Tojo (nom emprunté pour garder l’anonymat), j’ai 46 ans. Maintenant, je suis marié avec une femme.
Mais auparavant, j’étais homosexuel. J’avais eu des rapports sexuels avec des hommes qui devaient donc être porteurs de VIH. Moi et ma femme, nous n’avons pas encore d’enfants mais nous projetons d’en avoir. C’était en 2005 que j’avais su pour la première fois que je suis séropositif, à l’issue d’un test.

M.M : Pourquoi avez-vous fait ce test?

PVVIH: En même temps, j’avais été membre d’une association qui lutte contre le SIDA. Celle-ci sensibilisait des gens à passer un test gratuitement pour être plus tranquille. C’est ce qui m’a également motivé à le faire. Mais disons que le résultat n’a pas été très satisfaisant pour moi.

M.M : Et depuis, comment aviez-vous fait pour survivre, vous prenez des médicaments?

PVVIH : Oui, il faut dire que j’y suis bien obligé car je tiens encore à la vie. Je suis un traitement à vie. Chaque jour, il faut que j’avale quelques comprimés d’antirétroviraux. Mais Dieu merci car ces médicaments, l’Etat nous les donne gratuitement, du moins, jusqu’à maintenant. Si je fais un petit retour en arrière, c’était seulement à partir de 2007 que mon état de santé commençait à se dégrader. Du coup, j’avais presque toutes les sortes de maladies: la diarrhée, la grippe, une grande fièvre, etc. Et en seulement un mois, j’avais perdu une vingtaine de kilos. C’était à partir de là que je me suis enfin décidé à suivre les traitements. Depuis, j’avale mes médicaments et je vis comme tout le monde…

M.M : Qui est-ce qui sait que vous êtes une PVVIH ?

PVVIH : Personne, à part mon épouse. Il ne faut surtout pas que tout le monde le sache, sinon, je risque vraiment d’être récusé par la société dans laquelle je vis. Je risquerais ainsi d’être confronté à la discrimination et à la stigmatisation. Ce qui pourrait avoir des impacts très négatifs sur ma vie personnelle et professionnelle.

M.M: Que faites-vous dans la vie et quels sont vos souhaits?

PVVIH : Actuellement, je dirige une association de réinsertion sociale et psychosociale des PVVIH comme moi. Il faut avouer que je m’en sors bien. Alors, mes souhaits, c’est de vivre le plus longtemps possible, et de ne plus avoir à cacher ma véritable identité.

Interview réalisée par Arnaud R.

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